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Tribune – Importer de l’argent pour payer des dettes déjà financées : la corruption au pouvoir dans un marasme économique à coups de milliards de dollars !

La Guinée vit un paradoxe honteux. Comment un pays qui exporte chaque année des milliards de dollars de richesses minières peut-il en arriver à importer des conteneurs de billets pour maintenir son peuple sous perfusion ?

La réponse est simple : notre crise n’est pas monétaire, elle est politique et structurelle.

La crise de liquidité qui étrangle les citoyens n’est pas née d’un manque d’argent, mais d’un manque de confiance et d’une ponction abusive de l’État sur les réserves bancaires. Normalement, l’État accrédite et sécurise les banques primaires. Mais lorsqu’il choisit de les dévaliser pour combler ses propres failles budgétaires, il appauvrit mécaniquement le peuple. Les Guinéens, qui devraient avoir accès libre à leurs dépôts, se retrouvent humiliés devant des guichets fermés ou rationnés.

Plus grave encore : importer de l’argent pour payer des factures et des dettes déjà financées relève de l’absurde. Obtenir deux fois le même budget pour un travail déjà couvert, c’est institutionnaliser la prédation. L’État vit à crédit, non pas pour investir dans l’avenir, mais pour compenser ses gaspillages et ses détournements.

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Et la question demeure : où sont passés les 450 millions de tonnes de bauxite exportées en seulement quatre ans ? Ces chiffres colossaux auraient dû se traduire en routes, hôpitaux, écoles, emplois et salaires stables. Au lieu de cela, ils se sont perdus dans un gouffre opaque, une rente confisquée par une minorité, laissant la population en quête du moindre billet de survie.

L’arrivée des nouveaux billets, brandie comme solution miracle, n’est en réalité qu’un avis d’échec. Une preuve éloquente du marasme économique et de la faillite morale de la gouvernance actuelle. Car injecter des billets imprimés à la hâte ne soigne rien : cela ne fait que masquer temporairement les plaies profondes d’un système qui confond l’État avec une caisse personnelle et les ressources nationales avec un butin privé.

Il faut le dire sans détour : un pays qui génère des milliards de dollars chaque année n’a aucune excuse pour imposer une telle pénurie à son peuple. Tant que la confiance ne sera pas restaurée entre l’État, les banques et les citoyens, chaque conteneur de billets débarqué à l’aéroport restera le symbole de notre faillite collective et de la honte nationale.

Par Siba Beavogui pour Guineefutur.info

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