Opération de séduction et l’affaire 8 millions de dollars : un lien stratégique pour blanchir le boucher du 5 septembre !

Alibaba ne saurait vendre ses 40 voleurs sans y laisser sa peau.

Cette information ne provient pas d’une enquête structurée, mais de débats de café : échanges informels, non vérifiés et souvent amplifiés par la rumeur. Elle est relayée dans un bruit ambiant sans travail de vérification, de recoupement ni d’analyse critique. Aucun document officiel, aucune image, aucun élément factuel ne vient l’étayer.

Indice de fiabilité brute : 2,5/10 extrêmement fragile sans confirmation indépendante.

Une incohérence majeure

Même issue de la rumeur, cette narration pose une question centrale : comment Mamadi Doumbouya, surnommé par ses opposants le « boucher du 5 septembre », pourrait-il apparaître comme l’instigateur d’une purge anticorruption visant un proche comme Amara Camara, alors qu’il est lui-même au cœur de soupçons persistants de détournements ?

• Action crédible impossible : sanctionner un allié corrompu reviendrait à admettre la nécessité d’enquêter sur ses propres finances.

La réalité est que le régime est en mode campagne, engagé dans une opération de séduction éhontée où tous les coups sont permis, pourvu qu’ils embellissent l’image du dictateur.

Une rumeur instrumentalisable

Même née dans l’espace informel, une telle histoire peut être façonnée en outil politique. L’hypothèse stratégique la plus plausible :

• Détourner l’attention des crimes et détournements liés au coup d’État du 5 septembre 2021.

• Mettre en scène un acte de moralisation pour redorer l’image de Doumbouya.

• Créer une diversion massive pour perturber le narratif national qui alimente la mobilisation des Forces Vives. L’ampleur de l’accusation est telle qu’elle pourrait engloutir l’essentiel du débat public.

• Préparer un narratif international où Doumbouya se met en scène comme un réformateur audacieux.

Probabilité de manipulation

• Indice global : 8/10 – Très fort risque que la rumeur soit amplifiée et utilisée comme outil de communication politique.

• Signaux clés :

• Absence de preuves matérielles.

• Origine dans la rumeur populaire, donc facilement malléable.

• Montant énorme et choc médiatique recherché.

Même si l’histoire des 8 millions USD chez Amara Camara n’est qu’une rumeur de café relayée sans analyse, son potentiel de récupération est considérable. Elle offre au régime une opportunité : blanchir l’image du “boucher du 5 septembre” en simulant une action anticorruption spectaculaire.

Dans un environnement où les scandales servent souvent à régler des comptes internes, cette affaire doit être considérée non comme une révélation, mais comme un ballon d’essai destiné à tester et modeler l’opinion publique.

Par Azözöye Bangoura