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RAVEC : Un gâteau mal partagé, une étincelle dangereuse pour la Guinée

Le sujet est brûlant. Il touche à l’âme même de la République : son unité, sa cohésion, sa survie.

Derrière le noble prétexte d’un recensement administratif, le RAVEC se révèle être une manœuvre politique et identitaire aux relents explosifs. Conçu par des cerveaux stratèges, ce fichier est devenu le catalyseur d’une division ethnique programmée, un outil sournois inspiré des méthodes coloniales, réactivé sous le vernis d’une procédure technocratique.

Car lorsqu’on manipule la cartographie du recensement, qu’on oriente la communication vers des appartenances identitaires, on ne gère plus une République : on gère un champ de mines. Le RAVEC n’est pas – et ne doit jamais devenir – un instrument de mesure de “superiorité ethnique”, mais un outil neutre, destiné à représenter la population dans sa globalité républicaine, et non à travers le prisme d’une communauté dominante.

Mais que voit-on aujourd’hui ? Un pouvoir putschiste, né dans le sang et consolidé dans la manipulation, qui ose cautionner cette dérive. Un gouvernement dirigé par celui qui a ordonné le massacre de soldats loyaux de la garde présidentielle, tombés dans l’exercice de leurs fonctions. Ces actes, lourds de sens, annoncent la couleur d’un régime prêt à tout pour se maintenir.

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Ce n’est donc pas un accident. C’est une stratégie. Une préméditation. Une pente vers la guerre civile.

Mamadi Doumbouya, l’ex-légionnaire, l’a dit lui-même, dans un enregistrement désormais célèbre :

“Je ferai la guerre s’il le faut.”

Eh bien, il s’y prépare. Et le RAVEC, en l’état, est peut-être la première grenade dégoupillée.

Par Siba Beavogui

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