10 millions $ contre 100 millions $ !
Le 6 mai, l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Guinée, Ibrahima Chérif Bah, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 5 milliards GNF. Motif : une affaire de 10 millions de dollars datant d’une époque où la transparence budgétaire n’était pas encore un luxe rare.
Et pendant ce temps ?
Karamo Kaba, gouverneur actuel de la BCRG, impliqué dans la disparition de plus de 100 millions de dollars en or, reste traité avec une étonnante clémence. Lui et ses collaborateurs (gouverneur adjoint, auditeur interne, responsable des orpailleurs…) sont simplement “déférés”, avec une communication officielle soigneusement aseptisée.
Pourquoi cette justice à double vitesse ?
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Comment justifier une peine aussi lourde pour Chérif Bah, pendant que ceux qui sont soupçonnés d’avoir vidé les coffres de la nation dorment encore dans leurs villas climatisées ? Si l’on peut envoyer un homme en prison pour 10 millions, que dire de ceux qui ont disparu avec dix fois plus ?
Ce n’est plus de la justice, c’est de la persécution politique déguisée. Une mise en scène d’“intégrité” qui frappe les adversaires tout en protégeant les alliés du régime.
Les vrais voleurs ?
Ils sont connus. Ils dirigent les régies financières, manipulent les marchés publics, truquent les contrats miniers et exhibent leur impunité comme un trophée. Douanes, impôts, devises détournées… les chiffres dépassent 100 millions de dollars. Et pourtant, silence radio.
Deux poids, deux mesures. Et toujours la même victime : la vérité.
Siba Beavogui