Abuja : La Cedeao avertit la troïka Mali-Burkina-Niger sur les graves répercussions de leur décision de quitter le bloc régional…
ABUJA-A l’ouverture du 65ème sommet ordinaire de la CEDEAO (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ce dimanche 7 juillet 2024 à Abuja, le président de la Commission de l’organisation a mis en garde le Mali, le Burkina Faso et le Niger sur les graves répercussions de leur divorce avec le bloc régional.
Évoquant les risques sérieux de désintégration de la Cedeao, le gambien Dr. Umar Aliou Turay a déclaré que la région ouest-africaine n’a jamais connu simultanément autant de défis depuis de nombreuses années.
« En dehors des menaces liées à la paix et à la sécurité…notre région est également confrontée au risque de désintégration. Car comme vous le savez tous, le 29 janvier dernier, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont notifié à la Commission leur intention de quitter la Cedeao avec effet immédiat », a déclaré le diplomate.
Devant de nombreux chefs d’Etat de la région dont le nigérian Bola Ahmed Tinubu, hôte du Sommet, le sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le ghanéen Nana Akufo Addo, Dr. Oumar Aliou Touray a laissé entendre que les peuples de l’Afrique de l’Ouest vivent au sein d’une communauté intégrée (CEDEAO) depuis plusieurs décennies.
Un coup dur à la coopération
« Les populations bénéficient d’une liberté de mouvement dans notre espace et ont commencé à percevoir les avantages de notre marché commun où les produits locaux sont commercialisés librement sur un marché de plus de 400 millions d’habitants. A cela s’ajoute l’utilisation d’un passeport commun et d’une carte d’identité biométrique commune pour les déplacements à l’intérieur de notre espace communautaire », a-t-il rappelé, soutenant que la désintégration perturbera non seulement la libre circulation et d’établissement des personnes mais elle aggravera également l’insécurité dans la région.
Plus spécifiquement, le président de la Commission de la Cedeao indique que le retrait des trois pays (Mali, Burkina, Niger) portera un « coup dur » à la coopération en matière de sécurité. Notamment en termes de partage des renseignements et de participation à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région et d’autres initiatives conjointes de sécurité, telles que la mise en œuvre de la force régionale en attente.
Isolement diplomatique et politique
Le diplomate ajoute également que le retrait de ces trois États de la Cedeao pourrait aussi conduire à un « isolement diplomatique et politique » sur la scène internationale dans la mesure où les pays ne pourront plus bénéficier d’un soutien de bloc en cas de de candidature de leurs citoyens à des postes internationaux au sein de l’Union Africaine, des Nations-Unies et des organismes similaires.
Visas
Ce n’est pas tout. Selon Dr. Touray, ce retrait affectera également les conditions de voyage d’immigration des citoyens de ces trois pays car ils auront désormais à mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région. Sur le plan économique et financière, il prévient que le retrait de ces trois États membres (de la Cedeao) pourrait entraîner l’arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes mis en œuvre par la Cedeao dans ces pays et dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars us.
Sur le plan institutionnel, indique le président de la Commission, leur retrait entraînera non seulement la fermeture des quatre structures régionales de la Cedeao au Burkina Faso, de deux organismes régionaux de la Cedeao au Mali et d’un bureau régional de la Cedeao au Niger, mais il affectera également la sécurité d’emploi de quelque 130 personnels qui sont des citoyens des trois pays.
Alors qu’hier samedi 06 juillet les militaires au Pouvoir au Niger, au Mali et au Burkina ont annoncé la création de la confédération de l’Alliance des États du Sahel, le chef de la Commission de la Cedeao appelle à l’ouverture d’un dialogue pour les ramener au sein de la « famille » régionale.
Africaguinee.com