Congrès de l’UFDG, médias, cas Ousmane Gaoual : Dr Fodé Oussou Fofana fait de grandes annonces et répond à Bah Oury…
On en sait un peu plus sur la période à laquelle l’Union des Forces Démocratiques de Guinée compte tenir son congrès électif pour renouveler ses instances dirigeantes. Selon son vice-président Dr Fodé Oussou Fofana, cette importante Assemblée générale se tiendra entre juin et juillet 2024 à Conakry en présence de tous les congressistes.
Dans une interview qu’il a accordée à nos confrères d’Africaguinee.com, ce proche et fidèle à Cellou Dalein Diallo fait l’état des lieux des élections à la base et explique dans les moindres détails toutes les autres étapes à franchir avant le match final. Il ne passe pas sous silence l’éventuel glissement du chronogramme évoqué récemment par le premier ministre Bah Oury et le cas Ousmane Gaoual qui fait part de toute sa détermination pour prendre la place de Cellou Dalein Diallo à la tête de l’UFDG, bien qu’exclu par les lois et règlements du parti. Entretien exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Qu’en est-il du très attendu congrès électif de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée dont vous êtes l’un des vice-présidents ?
DR. FODÉ OUSSOU FOFANA: Par rapport au Congrès, je pense que nous sommes très avancés, le renouvellement des instances à la base se fait de façon démocratique. De l’intérieur tout comme à l’extérieur. Quand je prends Conakry, tous les jours nous sommes en train de valider des bureaux pour préparer le congrès national qui va se tenir entre les mois de juin et de juillet. Nous sommes très avancés et nous sommes très contents de ce qui se passe sur le terrain et de l’engouement. Cela se fait dans la plus grande transparence avec la plus grande démocratie. Les gens sont motivés, des candidatures se font partout. Donc, c’est vraiment une satisfaction totale et je suis convaincu que d’ici la fin du mois de juin on aura déjà fini avec la mise en place de toutes les structures. Nous aurons ainsi des congressistes qui ont la légitimité parce qu’il faut refaire de la base au sommet.
Nous avons des comités de base qui ont validé les sections et les sections se retrouvent pour valider les bureaux fédéraux. Donc, on est en train de renouveler toutes les structures du parti pour qu’elles aient des mandants dignes de les représenter. Comme vous le savez, l’UFDG est le parti le plus représenté à l’international. Nous sommes implantés un peu partout et nous sommes organisés en coordination. Il y a la coordination Europe, la coordination Amériques, la coordination Afrique. Toutes ces structures sont en train d’être mises en place. Et dans ces jours-ci le Président Cellou sera en Hollande pour animer une conférence. Cellou Baldé était récemment en Allemagne et en Belgique. Au moment où je vous parle, il y a une délégation de la Direction Nationale du parti qui suit les congrès au Sénégal. La Côte d’Ivoire a déjà fini. Nous sommes à ce niveau satisfaits de la motivation de nos militants. Nous allons organiser un congrès comme on a l’habitude de le faire.
Dans quel cadre précisément Cellou Dalein Diallo est attendu en Hollande ?
C’est toujours dans le cadre de l’UFDG. Un meeting va être organisé par l’UFDG et les organisateurs l’ont invité. Donc c’est une occasion pour lui de rencontrer et d’échanger avec toutes les structures du parti dans ce pays. Vous savez, le président Cellou est en contact avec toutes les structures du parti à travers le monde et cela nous arrange.
A quelle date précise le congrès va-t-il se tenir ?
Nous tenons à le faire entre les mois de juin et de juillet parce que nos fédérations de l’extérieur, les gens travaillent. On ne peut pas le faire quand ils ne sont pas en congés. Donc, on regardera le programme selon la disponibilité des uns et des autres parce que des délégués viendront de l’extérieur et ceux-ci ne sont libres que pendant les vacances qui ont souvent lieu entre juin, juillet et août. Nous choisirons la bonne date pour organiser ce congrès.
Pendant ce temps, Ousmane Gaoual Diallo nourrit toujours l’ambition de prendre la tête de l’UFDG. Il a même lancé sa campagne. N’y a-t-il pas des risques d’incidents ?
Je ne suis pas concerné par ça et je sais que l’UFDG est un parti bien installé qui a également toutes ses structures. Nous allons préparer et faire notre congrès, le reste ne m’intéresse pas. Pour moi tout ça c’est une façon pour amuser la galerie. On ne peut pas empêcher quelqu’un de rêver, chacun a le droit de prendre ses rêves même pour de la réalité.
Parlant du chronogramme de la transition, le Premier ministre reste intransigeant sur le glissement. Qu’est-ce que les Forces Vives de Guinée envisagent pour contraindre justement les autorités à organiser les élections dans un délai ‘’raisonnable’’ ?
Il faut faire beaucoup attention, nous savons tous que c’est le CNRD qui a pris le pouvoir et on se rappelle encore du discours qui avait été tenu par le Colonel à l’époque qui est aujourd’hui Général Mamadi Doumbouya. Donc, c’est le CNRD qui a pris le pouvoir, qui a élaboré la charte de la transition sans nous. Et l’article 77 de cette charte est très clair : Si on doit se retrouver et discuter, c’est les forces vives qui discutent avec le CNRD en présence des partenaires techniques et financiers. Le CNRD s’est accordé avec la CEDEAO pour l’organisation des élections au plus tard fin 2024. Maintenant honnêtement si quelqu’un qui n’est pas du CNRD, qui n’a pas participé au coup d’Etat, qui n’est pas porte-parole du CNRD dit autre chose, moi je ne suis pas concerné. C’est pourquoi je n’ai pas envie de faire des commentaires par rapport à des déclarations du Premier ministre puisqu’il n’est pas dans son rôle.
Puisque quand la CEDEAO était en train de discuter avec le CNRD, il n’était pas encore nommé premier ministre, donc j’aurais préféré qu’il laisse le porte-parole de la présidence qui est connu et le CNRD dire qu’il y aura glissement. Je pense que le premier ministre sort un peu de son cadre parce que quand il n’était pas encore nommé à ce poste il avait dit clairement ici qu’une « transition qui dure crée des problèmes et crée des troubles ». Il considérait que la transition devait être très courte. Mais si aujourd’hui il sort pour remettre en cause ce qui a été arrêté par le CNRD et la CEDEAO, je ne sais pas s’il a pris attache avec la CEDEAO. Et en attendant, ce que je sais, il n’est pas le porte-parole du CNRD et il n’est pas membre du CNRD. Les forces vives vont se retrouver par rapport à cette déclaration va-t-en-guerre du premier ministre pour lui répondre.
Que pensez-vous de ses déclarations contre les médias ?
Les discours du Premier ministre ne vont pas dans le cadre de calmer la situation, d’amener la sérénité, d’amener la paix. Tous ses discours sont des discours va-t-en-guerre, on ne le reconnaît presque pas. Quand je l’écoute en train d’attaquer même la presse en traitant certaines radios, de « radio mille collines », moi ça m’étonne parce que je ne connais personne dans ce pays qui a été défendu comme le premier ministre par les journalistes. J’aimerais bien qu’il nous dise pourquoi on a retiré les agréments ? mais quand il dit ‘’on a retiré les agréments parce que les journalistes sont en train de tenir des discours…’’ comme si c’était des discours qui allaient incendier le pays, créer des troubles dans le pays. Je n’ai jamais écouté dans une seule radio ici des journalistes s’exprimer pour opposer des communautés. Maintenant si dénoncer la corruption, dénoncer des gens est un problème, je ne sais pas qu’est-ce qu’il appelle diffamation ? Il n’y a pas de diffamation. Si un journaliste, n’importe lequel diffame quelqu’un, attaque quelqu’un, ce dernier a le droit d’aller au tribunal ou saisir la HAC, mais un journaliste qui dénonce la corruption n’est pas grave. (…).
L’autre élément, quand je l’entends aussi dire que ‘’les gens doivent répondre de leur gestion…’’, j’ai encore les images du Premier ministre avec Kassory chez lui. Aujourd’hui les Kassory sont en prison depuis plus de 2 ans. Je ne défends pas la corruption, mais à la place de Bah Oury, j’allais demander à ce que Kassory et Cie soient jugés, s’ils sont coupables qu’on les condamne mais s’ils sont innocents qu’on les libère. Mais aujourd’hui, tous les discours qu’il tient depuis qu’il est Premier ministre ne vont pas dans le sens de calmer la situation et on ne le reconnait pas du tout, ce n’est pas la même personne qu’on a connue, celle qui a été le fervent défenseur des droits de l’homme ici. Si quelqu’un qui a été président du comité d’organisation de la manifestation du 28 septembre, qui a témoigné dans le procès du 28 septembre tient des discours comme ça, honnêtement je pense qu’il ne rend pas service au CNRD. Pour moi il sort de son cadre de premier ministre. Un premier ministre doit être quelqu’un qui apaise, qui tient des discours réconciliateurs, un premier ministre c’est quelqu’un qui doit savoir que dans ce pays même s’il y a 80 radios, les trois (3) radios les plus écoutées sont Espace Fm, Fim Fm et Djoma FM. (…). Son travail doit être celui de trouver une solution afin que ces médias émettent.
A suivre !
Africaguinee.com