Lancée le 22 décembre 2022, la réhabilitation du barrage Lofa était très attendue, notamment à Macenta. L’ouvrage devrait fournir de l’électricité aux populations de cette préfecture située dans le sud de la Guinée.
Faute de financement, estimé à dix milliards de francs guinéens, apprend-t-on, ce projet peine à être réalisé.
Le barrage Lofa a été construit en 1953 puis, lancé en 1956. Il a fourni de l’électricité à Macenta durant 26 à 27 ans avant de s’arrêter entre 1982 et 1983.
Sur le site, des installations vétustes existent encore mais le barrage ne tourne plus. En réalité il s’agit de la réhabilitation d’une infrastructure qui date de l’époque coloniale.
« La Lofa est un vieux barrage construit en 1953. Selon les informations que nous avons reçues de nos parents, il a été lancé en 1956. Mon père Mamadi Camara était employé en ce moment à la SNE, l’entreprise qui travaillait sur les installations. Et jusque-là, ce vieux barrage là existe », a expliqué Abou CAMARA.
Ce technicien à EDG Macenta était jeune quand Lofa commençait à fonctionner mais jusque-là il se rappelle de certaines caractéristiques du barrage.
‘’Quand nous étions petits, le barrage servait une partie de la ville. Sa capacité était de 250 kilowatts. Nous avons appris que ce nouveau programme est une réhabilitation et une extension de la capacité à 2500 mégawatts.
Le barrage a cessé de fonctionner entre 1982 et 1983. Campil est venu en 1986 pour la desserte en eau potable dans la ville de Macenta. Ses techniciens n’avaient donc pas touché le barrage. Ils avaient juste changé l’alternateur qui était en bas. Cela avait permis de servir Macenta en eau potable. De 1986 à 2008, ça avait un peu travaillé. Le barrage s’est arrêté suite à un court-circuit qui avait d’ailleurs provoqué une explosion sur le site’’.
Interrogé sur le retard accusé dans l’exécution de ce projet de reconstruction et d’extension du barrage, un responsable chargé des travaux confie que tout est lié au retard du financement suite au changement du gouvernement.
« On avait fait un premier paiement. C’est le deuxième payement qu’on attend mais ça évolue. Avec les changements de ministres, les techniciens étaient obligés de ramener les factures afin qu’ils y soient mis les noms des nouvelles autorités signataires pour qu’on puisse les payer et que les techniciens reviennent sur le terrain. Il y a deux travaux à exécuter là-bas. Le premier, c’est la route, parce que les gens ne peuvent pas venir commencer les travaux, s’il n’y a pas de route.
La deuxième facture aussi, on a engagé un paiement. Elle concerne la construction du barrage. Là aussi on attend le premier paiement pour qu’on puisse démarrer les travaux. Ces deux factures sont sur la table du gouvernement. S’il paye rapidement, les travaux vont évoluer. Mais quand il paye à compte-gouttes, le chantier ne va pas évoluer. Plutôt il va s’arrêter », a soutenu ce responsable.
Un appel solennel a été lancé à l’endroit du gouvernement et au président de la transition, dans le but de finaliser le financement de ce projet, l’un des plus attendus par les citoyens de Macenta.
‘’Nous demandons au gouvernement du Général Mamadi Doumbouya de nous aider à réhabiliter ce barrage. C’est le souhait de Macenta aujourd’hui. S’il le fait, c’est Dieu seul qui va le récompenser. Le barrage a été pris par une entreprise qui est venue faire les remblayages et poser des dalots ils sont partis il y a de cela quelques mois. On ne sait pas ce qui ne va pas. Mais d’après eux, c’est le financement qui retarde ; c’est ce qui a arrêté les travaux. Donc nous demandons au gouvernement de nous aider à faire face à notre veille Lofa’’, lance Abou Camara.
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