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Forécariah : quatre corps, dont trois militaires des forces spéciales, découverts dans une fosse clandestine

La découverte macabre de quatre corps trois militaires supposés appartenir aux forces spéciales et un civil dans une zone reculée de Forécariah, plonge une nouvelle fois la Guinée dans la stupeur.

Selon plusieurs sources locales, les victimes auraient été torturées et exécutées avant d’être enterrées en secret. Une affaire qui met en lumière les zones d’ombre entourant certaines pratiques sous le régime du CNRD.

Une découverte fortuite dans la brousse

C’est un paysan de Forécariah qui, le premier, aurait découvert la scène. Alors qu’il circulait dans une zone isolée, il aurait aperçu un groupe d’hommes procédant à un enterrement dans des conditions suspectes. Craignant pour sa vie, il se serait caché avant d’alerter discrètement les autorités locales une fois les individus partis.

Alertés, les responsables administratifs et sécuritaires de la localité se sont rendus sur place. Les premières constatations auraient permis de mettre au jour quatre corps : trois hommes vêtus d’uniformes des forces spéciales et un civil, tous ligotés, cagoulés et sans vie.

Des soupçons dirigés vers le palais Mohamed 5

Selon des sources concordantes, les victimes auraient été arrêtées et détenues dans l’enceinte du palais Mohamed 5, siège du pouvoir central. Elles auraient subi des actes de torture avant d’être exécutées puis transportées, à bord d’un pick-up non immatriculé, jusqu’à Forécariah pour y être enterrées discrètement.

Ces allégations, si elles étaient confirmées, mettraient directement en cause des éléments supposés appartenir aux forces rattachées au palais présidentiel.

Silence imposé et omerta institutionnelle

Après la découverte des corps, les autorités locales auraient immédiatement informé leur hiérarchie à Conakry. Mais selon plusieurs témoignages recueillis sur place, un ordre formel leur aurait été donné de ne pas communiquer sur l’affaire, ni dans les médias ni sur les réseaux sociaux.

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Ce silence officiel alimente la colère et l’indignation de certains citoyens, qui dénoncent une banalisation inquiétante de la vie humaine et une tentative de dissimulation de crimes graves.

Une affaire explosive qui interroge le respect des droits humains

Cette nouvelle affaire, si elle est confirmée, viendrait s’ajouter à une série d’accusations déjà portées contre certaines unités spéciales depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD. Les organisations de défense des droits humains demandent une enquête indépendante et transparente afin de faire la lumière sur ces exécutions présumées.

Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités centrales, laissant place à un climat de peur et de suspicion au sein des rangs militaires comme dans l’opinion publique.

L’affaire de Forécariah illustre une fois encore les tensions profondes qui traversent l’appareil sécuritaire guinéen. Entre devoir de vérité et peur de représailles, la question reste entière : qui aura le courage de briser le silence ?

Questions sans réponses

Qui sont ces quatre victimes ?
Pourquoi ont-elles été exécutées ?
Et surtout : qui a ordonné leur élimination ?

Aucune réponse pour le moment. Mais à Forécariah, la peur et l’indignation se mêlent.

Sous le régime du CNRD, la question du respect du droit à la vie reste plus brûlante que jamais.

Par Azözöye Bangoura

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