Trop d’oppressions, trop d’humiliations l’heure n’est plus au silence mais à la confrontation. Voici la radiographie d’une forêtphobie militaire devenue doctrine d’État, portée par un cartel impitoyable qui traque, divise et étouffe.
Mais dans le vacarme des injustices, une résistance silencieuse s’organise celle des invisibles de la forêt, ces sentinelles oubliées dont la force tranquille annonce la tempête.
Pendant que Sékouba manifeste sa volonté d’affronter la justice, l’« Hitler noir » Doumbouya, lui, s’en détourne et s’acharne sur le gendarme Bienvenu Lamah, arrêté le 21 novembre 2022 et depuis incarcéré à Coronthie, accusé à tort d’avoir pris part aux atrocités de 2009.
La forêtphobie n’est pas une simple méfiance, c’est une pathologie d’État. Une peur héritée de l’époque où l’on redoutait l’unité des hommes du Sud, de ces soldats enracinés dans la terre rouge, façonnés par le respect de la parole et la fidélité à la patrie. Dans l’imaginaire du pouvoir actuel, l’officier forestier est devenu l’ennemi intérieur celui qu’il faut neutraliser avant qu’il ne rappelle à la nation le vrai sens du courage. On fabrique alors des coupables pour masquer les vrais bourreaux.
Depuis le départ de Dadis, chaque génération d’officiers issus de la forêt a payé le prix d’une loyauté mal interprétée. Tantôt accusés, tantôt écartés, toujours surveillés. Pendant que d’autres se couvrent de privilèges et de décorations, eux sont traînés dans la boue au nom d’une prétendue purification morale. C’est ainsi qu’un colonel comme Bienvenu Lamah, symbole d’une fidélité républicaine, se retrouve enfermé à Coronthie comme un trophée judiciaire.

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Mais dans le silence des casernes, un murmure s’élève. Les invisibles de la forêt sacrée n’ont pas disparu : ils observent, méditent, s’arment de patience. Ils savent que la peur n’est pas une stratégie durable et que l’histoire finit toujours par rendre la parole à ceux qu’on a voulu effacer. La forêt, patiente et immobile, garde la mémoire de ses fils. Et le jour où elle parlera, aucun camouflage ne suffira à étouffer sa voix.
A-t-on raison de traiter Lamah comme un coupable ? Ou bien assiste-t-on à une nouvelle persécution politique ? Ce qui est certain, c’est que la chasse aux officiers forestiers reprend de plus belle. On tente encore d’éteindre un feu en sacrifiant ceux qui en étaient les gardiens. La forêtphobie qui gangrène l’appareil militaire s’exprime par des traques ciblées, des mises à l’écart et des procès politiques qu’on prétend exemplaires.
Ils ont cru instrumentaliser le venin de leur complice Konaté ; l’opinion a rendu sa sentence : la fourberie a été dévoilée. Et maintenant ? On escamote le fusible Konaté en feignant de dénoncer la haine qu’ils ont eux-mêmes enfantée. La peur a changé de camp : ces mêmes hommes redoutent que les soldats d’élite de la forêt ne précipitent leur propre déclin. Ils réclament pardon et apaisement avec des larmes de crocodile, mais les invisibles de la forêt sacrée ne se laissent plus tromper. Leur retraite est terminée ils sont déjà en mouvement, résolus, et rien ne les arrêtera avant la victoire.
Ce n’est pas seulement l’affaire d’un homme incarcéré : c’est le symptôme d’un système malade, qui purge, fragmente et remanie ses forces par peur, vengeance et calcul politique. Tant que la colonne vertébrale de l’armée n’ouvrira pas les yeux et ne protégera pas ses éléments loyaux, la République restera la proie des mêmes stratégies de terreur. Protéger l’État, ce n’est pas persécuter ses défenseurs : c’est rendre justice, respecter la procédure et mettre fin à la chasse aux hommes menée au nom d’un faux salut public.
Par le chasseur de vérité