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Quand les mathématiques dévoilent la fraude électorale en Guinée (Suite et fin)

Le 21 septembre 2025, la Guinée a vécu un référendum présenté comme un plébiscite. Les autorités ont proclamé un taux de participation de 71,3 % et une victoire du OUI à 90,6 %. À première vue, le récit officiel suggérait une adhésion massive du peuple.

Mais derrière ces chiffres triomphants se cache une équation implacable.

L’arme des mathématiques

La formule est simple :
%OUI sur inscrits = % Participation x %OUI
En appliquant cette règle, les 90,6 % officiels se transforment en 64,6 % rapportés à l’ensemble du corps électoral. Et si l’on compare aux constats de terrain une participation réelle estimée à 30–35 % l’écart devient vertigineux.

Autrement dit, le « triomphe » du OUI n’est pas un raz-de-marée populaire mais une illusion statistique.

La fraude noyée dans les chiffres

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En publiant les nombres d’inscrits et de votants, les autorités pensaient verrouiller le débat. Elles ont en réalité laissé une trace arithmétique qui permet de remonter la fraude par l’équation finale. Les chiffres censés légitimer deviennent les preuves de leur manipulation.

C’est là que réside la force de cette méthode : elle ne repose ni sur des rumeurs ni sur des accusations, mais sur la logique froide des mathématiques, impossible à réfuter.

Un cas d’école pour la science électorale

L’exemple guinéen dépasse les frontières. Il peut servir :
• aux chercheurs en sciences politiques, pour enseigner la détection des anomalies électorales,
• aux ONG de défense des droits démocratiques, comme outil de plaidoyer,
• aux citoyens et aux médias, pour vérifier et questionner les résultats officiels.

La Guinée de 2025 entre ainsi dans l’histoire non seulement comme un pays victime de fraude, mais comme un laboratoire de transparence citoyenne, où les mathématiques se dressent face au mensonge politique.

Quand un pouvoir croit se protéger derrière des pourcentages flatteurs, il oublie que l’arithmétique est incorruptible. En Guinée, ce sont les chiffres officiels eux-mêmes qui accusent leurs auteurs.

Par Siba Béavogui, journaliste investigateur

 

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