Les infos à la source

Boutade de Taliby Dabo sur les kidnappings : une fuite en avant inquiétante qui cultive le spectre du doute

« Quand un pouvoir sème la confusion au lieu de montrer la vérité, c’est qu’il ne cherche pas à rassurer : il cherche à gagner du temps sur la mort. »

L’aveu de Taliby Dabo, proche du CNRD, sur la détention de Foniké, Billo et Marouane, contredit frontalement les dénégations du procureur de la République. Une contradiction lourde de sens : si le régime laisse fuiter par un proche ce qu’il nie officiellement, c’est le signe d’un malaise profond.
• Soit le CNRD sait que Foniké, Billo et Marouane ne sont plus en vie, et la diversion vise à préparer une “version officielle” pour l’opinion.
• Soit il craint que la vérité éclate par d’autres canaux (témoins, fuites, pressions internationales) et cherche à devancer le choc en instillant volontairement le doute.

Dans les deux cas, le constat est implacable : on n’a pas besoin d’une telle stratégie quand on détient une preuve vitale. Un régime sûr de lui brandirait des preuves de vie, permettrait l’accès des familles, ouvrirait les portes à la transparence. Ici, au contraire, il s’enferre dans la duplicité, ce qui ressemble davantage à une fuite en avant.

C’est un classique de la communication politique : quand un pouvoir est acculé par un fait clair et incontestable, il ne donne pas d’explication convaincante. Il crée volontairement la polémique pour rendre le fait flou, semer la confusion et désorienter l’opinion.

- Advertisement -

- Advertisement -

Le mécanisme est simple :
• Canal officiel : “L’État n’est pas impliqué.”
• Canal officieux : “Oui, ils sont bien détenus par l’État.”
• Résultat : deux récits contradictoires, une opinion divisée, et une vérité enterrée sous la polémique.

C’est la stratégie de la diversion par contradiction : transformer une vérité nette en zone grise, où l’on débat au lieu d’agir.

La formule est limpide : « On crée la polémique quand on veut rendre flou un fait. »
Mais cette arme de manipulation est aussi une preuve de faiblesse : si le pouvoir brouille les pistes, c’est qu’il sait que la vérité nue lui est fatale.

Le CNRD est désormais piégé dans son propre jeu : à force de vouloir manipuler la vérité, il finit par la laisser transparaître dans ses contradictions.

Par BS 

A lire aussi