En Guinée, le malheur n’arrive jamais seul. Il marche toujours avec des présages implacables, comme une prophétie gravée dans les entrailles de la terre. Chaque fin de règne sanglant a été précédée par un grondement sourd, une secousse tellurique qui annonce la chute des trônes construits sur le sang et la terreur.
À la veille de la disparition du camarade président Ahmed Sékou Touré, la terre avait gémi dans ses profondeurs, comme pour prévenir que la dictature ne résiste pas à la mémoire des martyrs. À la fin du règne de Lansana Conté, le sol lui-même s’était fissuré, portant en son fracas l’annonce d’un empire miné par ses propres contradictions.
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Aujourd’hui, à Maneah, la terre tremble de nouveau. Ce n’est pas un simple accident géologique, c’est le langage muet des ancêtres, c’est l’oracle du sol guinéen qui rappelle aux despotes que nul trône n’est éternel. Chaque tremblement est une gifle du destin, chaque secousse une sommation de l’histoire les peuples meurtris n’oublient pas, et la terre finit toujours par réclamer justice.
Le règne des ténèbres se croit solide, mais la roche qui tremble sous nos pieds porte déjà les craquelures de sa fin. Car la Guinée, elle, sait reconnaître l’heure où les tambours de la terre battent le glas d’un pouvoir diabolique.
Le chasseur de vérité