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Commerce éhonté de la misère au profit de la promotion du putschiste Mamadi Doumbouya : une Guinéenne humiliée à l’hôtel du mépris

La scène donne la nausée : comment comprendre que des compatriotes se livrent à brader leur dignité en se soumettant aux gardes brutaux du putschiste, dans l’illusion de s’affranchir de la pauvreté ?

On ne piétine pas l’honneur d’un être humain pour satisfaire l’ego d’un tyran. Un président n’est pas un monarque devant lequel on doit s’agenouiller ; il est au service du peuple, et non l’inverse. Mais ici, c’est à un théâtre de soumission que l’on assiste : mise en scène indécente au profit d’un homme dont le nom restera gravé comme celui du boucher du 5 septembre, symbole de duplicité et de cruauté.

Ce lundi, les caméras du régime ont capté une image soigneusement emballée : une femme, simple citoyenne, franchissant le cordon de sécurité pour tendre un papier au putschiste. Les communicants l’ont vendue comme un geste “héroïque” et une “preuve d’humanité” présidentielle. En réalité, c’est le désespoir d’une vie broyée par la misère qui a poussé cette citoyenne à risquer l’humiliation. Ce qu’elle tendait n’était pas seulement un CV : c’était un cri de survie dans un pays où les portes se ferment pour les pauvres et s’ouvrent pour les courtisans.

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Mais dans ce régime, chaque drame devient opportunité de propagande. Là où il faudrait voir la faillite d’un système qui oblige une femme à supplier directement le chef de l’État pour espérer un travail, les laudateurs officiels y voient une scène “touchante” à mettre en boucle sur les réseaux.

Car diriger, ce n’est pas jouer au bienfaiteur face caméra. Gouverner, ce n’est pas orchestrer la compassion en spectacle. C’est bâtir un pays où aucune citoyenne n’a besoin de risquer sa dignité pour que son existence soit prise en compte. Ce jour-là, ce n’est pas la grandeur d’un homme qu’on a vue, mais la petitesse d’un pouvoir qui utilise la détresse humaine comme vitrine.

Par Siba Beavogui 

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