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Ministre Bouna Sylla vs SD Mining : Le deal de dupe dans une mare de corruption avec un «MoU» pour calmer la tempête!

Dans les couloirs obscurs du secteur minier guinéen, un nouveau scandale prend forme. Le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla – que certains surnomment déjà « l’ambulancier du cadavre minier » – serait à la manœuvre d’un système sophistiqué de racket, camouflé sous des apparences de procédure légale. À la clef : un mémorandum d’entente (MoU) douteux signé avec la société chinoise SD Mining, dans un contexte de conflit d’intérêts manifeste et de forte suspicion de corruption.

Une manœuvre pour contourner la présidence

Contrairement aux interprétations hâtives, SD Mining n’a pas encore obtenu de permis minier. Le document signé – un MoU – n’a aucune valeur contraignante sur le plan juridique en matière d’attribution de permis. Il s’agit simplement d’une déclaration d’intention, mais qui sert ici de cheval de Troie pour légitimer une extorsion déguisée.

Le procédé est habile : en échange d’un MoU qui laisse croire à une avancée décisive dans la procédure d’attribution, des investisseurs sont facturés à hauteur de plusieurs centaines de milliers de dollars. Une fois le paiement encaissé, nombre d’entre eux finissent par réaliser la supercherie – trop tard. Le processus s’enlise, et les permis promis ne sont jamais délivrés. Un piège bien rodé, destiné à dribbler la présidence, seule entité constitutionnellement habilitée à signer les permis miniers.

Une offre guinéenne plus avantageuse… ignorée

Le choix de SD Mining suscite d’autant plus de suspicion que l’entreprise locale concurrente, AGB2A-GIC, détenue à 100 % par des Guinéens, avait formulé une proposition financière nettement plus favorable pour l’État guinéen.

Selon des sources internes au ministère :
• SD Mining aurait soumis deux propositions :
• Une première de 250 millions de dollars, dont 125 millions immédiatement et le reste durant l’exploitation ;
• Une seconde plus floue, avec 50 millions en paiement initial, 75 millions à court terme, et le reste réparti dans le temps.
• En comparaison, AGB2A-GIC proposait un versement immédiat de 150 millions USD, avec 100 millions supplémentaires dans les six mois.

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Un MoU pour calmer la tempête

Coincé entre des engagements financiers occultes et l’impossibilité de délivrer un permis sans feu vert présidentiel, le ministre aurait trouvé comme seule issue la signature précipitée d’un MoU, utilisé comme « écran de fumée » pour rassurer les investisseurs et gagner du temps.

Mais chez SD Mining, la pilule passe mal. Après avoir déboursé des millions de dollars, leurs représentants commencent à comprendre qu’ils pourraient bien avoir été dupés. Des plaintes informelles auraient déjà été adressées au colonel Mamadi Doumbouya, qui observe avec gêne les dégâts causés par un ministre qui se révèle être un stratège de la corruption administrative.

Un système à double visage

Le ministère des Mines, censé être le garant de la transparence et de la souveraineté économique nationale, semble aujourd’hui avoir été transformé en machine à cash parallèle, où les procédures sont détournées pour servir des intérêts privés, au détriment de l’intérêt général.

Dans cette affaire, le mémorandum d’entente n’est pas un outil de partenariat, mais un leurre, une fausse promesse monnayée au prix fort.

Par Siba Beavogui 

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