Il a attendu dix mois. Dix mois à tourner en rond dans l’ombre de l’injustice. Dix mois à regarder une porte qui ne s’ouvrait plus. Dix mois à vivre avec une douleur sans nom : celle d’un père privé de son fils, enlevé par un régime qui a perdu toute humanité.
Aujourd’hui, il est mort. Pas tué d’un coup. Tué à petit feu. Tué par l’absence. Tué par le silence. Tué par un pouvoir qui sait, mais qui ne dit rien. Par un État qui a kidnappé un fils, puis abandonné un père à l’agonie morale.
Ce n’est pas une disparition. C’est une exécution déguisée. Un effacement organisé. Une torture lente, calculée, lâche. Et ce père est tombé sans voir la lumière, sans entendre une explication, sans qu’un seul responsable ne baisse les yeux.
Le régime, lui, continue de fanfaronner. Il parade en uniforme, en discours, en falsifications. Mais il traîne un cadavre de trop. Celui d’un homme digne, brisé par l’attente. Et dans cette tombe fraîche repose une accusation plus lourde que mille communiqués : Vous avez tué ce père. Et Billo? Et vous vous taisez encore ?

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La Guinée a vu. Le monde a vu. Dieu aussi. Car même les dictatures les plus cyniques n’effacent pas les larmes des pères, ni les cris qu’on étouffe dans les cellules. Même les pires imposteurs finissent un jour devant le miroir de l’Histoire.
Vous avez kidnappé un fils. Vous avez étouffé un père. Vous avez perdu toute forme d’honneur.
Et même votre silence, aujourd’hui, fait du bruit. Un bruit de honte. De mépris. De fin annoncée.
Qu’il repose en paix. Mais que vous, puissants sans cœur, ne dormiez plus jamais tranquilles.
Alpha Issagha Diallo