La transition, si tant est qu’on peut encore l’appeler ainsi tant on en est loin de l’esprit et de la finalité, sous le magistère du Général Mamadi Doumbouya, aura eu le mérite de faire tomber tous les masques dans le pays. Plus personne ne peut tromper à propos de sa véritable nature et de sa moralité aussi.
Chacun s’est dévoilé dans ses intentions et se trouve confronté à ses propres démons et contradictions: il ne reste plus qu’à s’assumer tous en hommes d’honneur et de conviction. Et ce n’est même pas la peine de brandir l’excuse d’être incompris ou d’agiter le bouclier du mauvais procès.
On sait qui est victime et qui est le bourreau. Non contents de nous apprendre à penser et réfléchir avec des idéologies oisseuses et anachroniques, nos dirigeants ne nous jugent pas assez intelligents ou de bonne foi pour lire et comprendre leur rhétorique savante.
Trêve de diversion et de faux-fuyants : On sait maintenant qui est qui au-delà des apparences trompeuses, qui peut quoi non plus sur le papier et dans les médias mais sur le terrain face à l’épreuve fatidique du pouvoir et de la réalité incorruptible.
Ceux qui se réclamaient, à tout bout de champ démocrates convaincus, sont les mêmes qui portent à bras le corps une dictature et en sont les soldats zélés, la chair à canon.
Ceux qui se disaient, pompeusement, républicains, respectueux des lois de la République et de l’ordre établi profitent sans gêne ni scrupules d’un régime d’exception despotique, instauré et maintenu par les armes, donc contre l’éthique républicaine et la déontologie démocratique. Ceux qui militaient, bruyamment, pour la défense et la promotion des droits de l’homme sont étonnamment indifférents face aux crimes, bien silencieux devant des abus de pouvoir fréquents et des violations flagrantes des libertés publiques des droits inaliénables des citoyens.
Et comme si cela ne suffisait pas, ils portent le projet de réinventer l’eau chaude en imaginant un monde à leur mesure pour leurs intérêts où l’ordre n’existe pas, la loi est interdite, en s’attaquant aux grandes conquêtes qui font l’humanité telles que la liberté d’expression et le Droit pour tous les peuples de choisir leurs dirigeants.
Apparemment, tout cela dépasse leur compréhension, leur culture et manifestement ne fait pas leur affaire, n’epouse pas leur cause insensée et égocentrique. D’où cette hystérie de leur part à tous contre la Démocratie qui peut être parfois perméable aux médiocres mais n’est jamais accessible aux hors-la-loi d’où qu’ils viendraient.
Le problème, ce qu’elle limite le pouvoir dans le temps et demande du tact et de l’intelligence que tout le monde ne peut pas avoir. Si non, quelle qu’elle soit, elle est de loin préférable à la loi du plus fort, au règne de la terreur, à la violence d’Etat et aux pratiques mafieuses. Elle a fait ses preuves partout dans le monde comme la dictature a montré ses limites dans le temps et avec tous les peuples.
Ce n’est sans doute pas alors un homme, comme Dansa Kourouma engagé dans l’apostasie et le révisionnisme à tous crins pariant sur l’amnésie habituelle et complaisante de ses compatriotes et contemporains qui peut faire le procès de la démocratie ou se poser en conscience de la société. Il ne peut être un rempart pour l’Etat ni d’aucun secours pour la République vertueuse.
Quelle légitimité personnelle, a-t-il dans le débat public pour dire à quelqu’un ce qu’il faut ou ne faudrait pas, ce qui se doit ou serait condamnable ?
Quel parcours dont il peut se prévaloir dans la vie pour prétendre partager une expérience digne d’intérêt ou dispenser des leçons utiles ?
Et le pire, c’est de croire comme il a réussi à tromper la vigilance du Général Mamadi Doumbouya, il peut effacer de toutes les mémoires son passé récent peu flatteur ou empêcher les Guinéens de s’indigner et crier au scandale chaque fois qu’il prend la parole ou pose des actes pour moquer leur intelligence et se jouer de leur raison.
C’est vrai qu’on veut transformer la Guinée en une nation où le bien serait le mal, le mal deviendrait le bien, un pays aussi où les moins méritants et vertueux seraient au-dessus des élites et autorisés à briser tous les tabous et les codes, mais, il se trouvera toujours des Guinéens pour rappeler à l’ordre les imposteurs et les barbares, en attendant que le temps ne fasse son œuvre, l’histoire ne rende son verdict. On ne peut séquestrer l’Etat et ses institutions ni prendre en otage tout peuple.
Pour conclure, il est de bon aloi de rappeler, à nos chères ” autorités, aujourd’hui, ce proverbe pour demain: ” La vanité, encore qu’elle fleurisse, ne graine pas. ”
Alseny Sylla, FVG-FNDC.