Il a prié, oui. Mais même Dieu semble avoir détourné le regard. Ce vendredi, à Monrovia, Ousmane Gaoual Diallo a été hué à la sortie d’une mosquée. Dans un lieu de paix, il a reçu le son brutal du mépris.
Pas dans une salle de conférence, pas sur une scène politique. Mais juste après s’être levé de la prosternation. Voilà où il en est.
Quand la colère populaire vous attend à la porte de la mosquée, ce n’est plus un message. C’est un arrêt de mort politique.
Hué à New York, hué encore avec son CERAG, hué enfin au Libéria. Où fuir quand on est hué jusque dans la prière ?
Le monde est devenu son miroir, et dans ce miroir, il ne voit plus que le visage d’un homme rejeté par les siens, abandonné par ses convictions.
Mais il ne faut pas s’étonner. Depuis qu’il a renié celui qui l’a fait roi — Cellou Dalein Diallo —, Ousmane Gaoual Diallo n’a plus rien d’un ministre : il est un exilé moral, un orphelin politique, un usurpateur en sursis.
Il croyait pouvoir bâtir une carrière sur les ruines d’un parti qu’il a trahi. Il croyait qu’avec un micro, un badge de ministre et deux décrets mal ficelés, il effacerait des années de combat aux côtés de ceux qui l’avaient forgé.

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Mais l’ingratitude ne fonde pas une légitimité. Et le mépris populaire ne se négocie pas au prix de la propagande.
Aujourd’hui, il n’a plus trois choses essentielles à tout homme d’État :
1. Le respect – parce qu’il l’a troqué contre un strapontin aux pieds de la junte.
2. Le bonheur – car aucune promotion n’efface l’humiliation publique.
3. La tranquillité – car chaque apparition publique est devenue une corrida où il tient le rôle du taureau fatigué.
Même ses slogans sonnent creux. Même ses partisans ont baissé les bras. Son CERAG, censé être la vitrine de sa pensée politique, est devenu une blague virale.
Une structure qui fabrique plus de huées que d’idées. Et lui, le grand communicant d’hier, en est réduit à aligner des absurdités serviles dans les médias d’État.
Il est celui qui a retourné sa veste, puis la doublure, puis le tissu lui-même. Il ne reste plus que la peau, nue, exposée aux sifflets du peuple.
Ousmane Gaoual Diallo n’est pas seulement un ministre hué. Il est une caricature ambulante de ce que devient un homme quand il trahit sans pudeur, sans quand il se vend sans prix, quand il oublie d’où il vient.
Il ne dirige plus rien. Il occupe. Il flotte. Il survit. Son autorité est une illusion, sa parole une dissonance, sa trajectoire une chute libre filmée en direct. Et chaque huée, chaque gifle publique, chaque rejet est un clou de plus sur le cercueil de sa crédibilité.
Qu’il rentre à Kakoni. Qu’il se retire. Qu’il médite.
Car le peuple n’a pas besoin de ministres sans honneur. Il a besoin de mémoire, de loyauté, de cohérence. Et tout ce qu’incarne Ousmane Gaoual Diallo aujourd’hui, c’est ce qu’il ne faut plus jamais devenir.
Alpha Issagha Diallo