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Exclusif – Diplomatie Écartée : Pourquoi la Guinée a été absente du Sommet Golfe de Guinée – USA à la Maison Blanche

Washington – juillet 2025. L’image est saisissante. Autour du bureau ovale de la Maison Blanche, des chefs d’États et représentants du Golfe de Guinée posent aux côtés du président américain Donald Trump, dans un décor symbolique et stratégique. Ce sommet, présenté comme une table ronde de haut niveau sur les enjeux sécuritaires, économiques et maritimes de la région, marque un tournant dans les relations entre Washington et les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.

Mais une question trouble les observateurs : où est la Guinée ?

Un grand absent, lourd de symboles: La Guinée, pourtant historiquement pionnière dans les relations afro-américaines — premier pays francophone noir à établir une coopération bilatérale avec les États-Unis dès les années post-indépendance —, a brillé par son absence. Une absence qui n’est pas un oubli diplomatique, mais une exclusion délibérée, selon plusieurs sources proches du dossier.

En cause : la situation politique jugée instable, violente et compromettante qui règne à Conakry depuis le coup d’État militaire de septembre 2021. Le régime de transition dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya est de plus en plus isolé sur la scène internationale, accusé de dérives autoritaires, de violations des droits humains, et récemment, d’implication indirecte dans des réseaux de narcotrafic transnationaux.

Des alertes venues de Washington via des rapports confidentiels émanant d’agences américaines pointent le corridor guinéen comme un point de vulnérabilité croissante dans la lutte contre le crime organisé en Afrique de l’Ouest. Une source au sein de la communauté du renseignement américain confirme l’infiltration d’une agente d’origine colombienne dans les milieux d’affaires et de pouvoir à Conakry, ayant permis d’identifier des connexions suspectes entre certains officiers proches du pouvoir et des circuits d’économie parallèle.

« Le régime de Conakry est désormais perçu comme un partenaire peu fiable, voire dangereux pour la stabilité régionale », confie un ancien diplomate américain sous couvert d’anonymat.

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Donald Trump ferme la porte. S’il est connu pour ses méthodes controversées, le président Donald Trump, architecte de ce sommet inédit, n’a pas tergiversé. Les putschistes guinéens ont été exclus du sommet, malgré les tentatives d’intermédiation orchestrées par des acteurs comme Thiong Niang, personnage franco-sénégalais souvent qualifié d’“opportuniste diplomatique”, impliqué dans plusieurs initiatives opaques dans la région.

La décision de Washington envoie un signal clair : l’illégitimité, l’opacité et l’insécurité ne seront plus tolérées dans les relations entre les États-Unis et l’Afrique de l’Ouest.

Une humiliation évitable

Pour de nombreux Guinéens, cette mise à l’écart est vécue comme une humiliation nationale. D’autant plus que la Guinée dispose d’atouts majeurs dans le Golfe de Guinée : ressources naturelles, position stratégique, historique de coopération avec les grandes puissances. Mais ces avantages sont aujourd’hui neutralisés par une gouvernance jugée « arrogante, incohérente et disqualifiée », selon les termes d’un ancien ministre guinéen en exil.

C’est clair. Notre diplomatie est compromise.

Ce sommet était plus qu’une photo. C’était une opportunité de redéfinir l’avenir du Golfe de Guinée dans un monde multipolaire. La Guinée, par son absence, rappelle tragiquement que les régimes de transition illégitimes ne peuvent prétendre à une place stable à la table des grandes nations.

Dans un monde de plus en plus connecté, les murs s’écoutent, les dossiers circulent, et les États s’alignent selon des critères de confiance, de sécurité et de vision partagée. Aujourd’hui, la Guinée est sortie du champ. Mais demain, si elle choisit le retour à la légitimité, elle peut encore espérer y revenir.

Par Siba Béavogui

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