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Mamadi Doumbouya ou l’Art de Prêcher la Loyauté qu’il a Lui-même Trahie

“Ne jamais trahir la confiance”… Il fallait oser.

Face aux jeunes sous-officiers fraîchement diplômés à l’école de Manéah, le général putschiste Mamadi Doumbouya, celui-là même qui a trahi le serment militaire, renversé son bienfaiteur Alpha Condé et piétiné la Constitution au nom de la “rectification institutionnelle”, ose parler de loyauté, d’exemplarité et de rigueur.

C’est l’hôpital qui se moque de la charité.

Le roi des traîtres donne des leçons de fidélité

Comment ne pas rire – ou pleurer – lorsqu’un homme qui a construit son pouvoir sur la trahison et la duplicité fait la morale à ceux qui ne sont pas encore tombés dans le piège de l’ambition aveugle ?

Car oui, le coup d’État du 5 septembre 2021, déguisé en “acte patriotique”, n’était rien d’autre que le couronnement d’une ascension personnelle basée sur la duplicité, le mensonge et la manipulation.

Aujourd’hui, le même homme se présente en mentor moral, sermonnant une génération de sous-officiers sur la nécessité de ne jamais trahir. Une tragique ironie dans une République inversée.

La fabrique des sous-officiers au service de l’autoritarisme

Pendant que les discours résonnent à Manéah, la réalité sur le terrain est toute autre : détentions arbitraires, répression des voix dissidentes, militarisation du pouvoir civil. Ces jeunes soldats sont formés non pas pour défendre la République, mais pour la servir à genoux, au profit d’un homme et de son clan.

Les mots du commandant Tafsir Soumah – “aucun sacrifice ne sera plus jamais difficile pour vous” – sonnent comme une mise en condition mentale pour accepter l’inacceptable, et légitimer la soumission comme vertu.

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Un pouvoir en quête de légitimité morale

En multipliant les appels à la rigueur, à l’honneur, à la droiture, le régime tente désespérément de maquiller son imposture par des discours moralisateurs. Mais les faits sont têtus :

• C’est Doumbouya qui a trahi.

• C’est Doumbouya qui a menti.

• C’est Doumbouya qui gouverne sans mandat.

Alors, quand il proclame “Ne jamais trahir la confiance”, c’est un miroir qu’il tend à lui-même, une autocritique involontaire mais criante.

Conclusion : entre cynisme et manipulation

La cérémonie de Manéah n’est pas anodine. Elle est le symbole d’une armée transformée en outil d’endoctrinement, où l’on enseigne la loyauté, non pas à la nation ou au peuple, mais au chef suprême.

Mais que les jeunes sous-officiers sachent ceci : le serment ne vaut rien sans la conscience. Et la loyauté ne se crie pas, elle se prouve dans l’éthique, pas dans l’obéissance aveugle.

Mamadi Doumbouya a trahi. L’Histoire l’a déjà noté. Et nul discours, aussi pompeux soit-il, ne changera cette vérité.

Par Siba Beavogui

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