La corruption silencieuse dans les médias guinéens : entre économie parallèle et train de vie suspect
Réponse à ceux qui demandent des preuves
Certains esprits naïfs ou mal informés exigent des preuves tangibles. Mais il est essentiel de rappeler un fait fondamental : une corruption enracinée dans l’économie parallèle ne laisse pas de traces comptables visibles dans les registres du Trésor public.
Ces transactions sont opaques, hors budget, souvent en liquide, dans des circuits parallèles contrôlés par des putschistes qui ont eux-mêmes aboli les mécanismes de transparence.
1. L’approche des économistes : l’analyse des écarts entre revenus déclarés et train de vie
Les économistes et les enquêteurs anti-corruption utilisent une stratégie éprouvée :
Comparer la capacité financière théorique au train de vie réel.
Prenons un exemple : un média comme Adafo Médias, dont le plafond de revenus vérifiables avoisine 100 à 150 millions GNF/mois en situation normale. Comment expliquer que le dirigeant vive avec un train de vie supérieur à 500 millions GNF par mois, en incluant voyages de luxe, multiples résidences, achats dispendieux, frais familiaux à l’étranger ?
La réponse est simple : ce n’est pas le capital qui est en cause, mais l’origine non déclarée des revenus personnels.
L’écart entre revenus officiels et dépenses réelles doit être justifié.
Et dans le cas de Lamine Guirassy, ces données existent.
Des documents sont déjà disponibles et seront transmis à qui de droit, le moment venu.
2. Séjour prolongé au Canada : un luxe hors portée du revenu journalistique guinéen
À titre comparatif :

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• Un séjour de 4 à 6 semaines au Canada, en hôtel ou logement meublé avec visa touriste, famille à charge, billets d’avion, restauration, transport, activités = au moins 20 000 $ CAD (environ 260 millions GNF)
• Cela dépasse largement les revenus mensuels d’un journaliste en Guinée, même patron de média.
Or, aucune déclaration fiscale claire ne permet de justifier cette dépense.
D’où vient l’argent ?
C’est ici que la logique de l’économie parallèle prend tout son sens.
3. L’étrange paradoxe de la fraternité avec son propre bourreau
Un mois après la fermeture brutale de son média par le CNRD, Lamine Guirassy déclare dans une interview qu’il entretient une relation fraternelle avec les putschistes.
“Je suis régulièrement en contact avec eux.”
Mais comment un journaliste digne de ce nom peut-il s’allier à ceux qui ont réduit sa rédaction au silence ?
Ce n’est plus du professionnalisme, c’est du clientélisme.
Ce type de paradoxe flagrant révèle la compromission.
Car on ne dialogue pas avec son bourreau dans la fraternité : on l’affronte, on le dénonce, on le combat.
Siba Beavogui