Les infos de demain

Préfet de Kankan (suite de l’affaire)

“Le Parquet déplore les propos du préfet…. Il invite les autorités administratives …à s’abstenir de tout propos de nature créer la confusion au sein de l’opinion”…

Déception.

Le préfet de Kankan ne fera ainsi l’objet ni de poursuite ni de mesures disciplinaires, en dépit de la gravité de ses propos constitués d’une menace de mort et d’un aveu rendant compte de son rôle dans la “mort ” du Dr Dioubaté.

Petit rappel :

- Advertisement -

- Advertisement -

Les États qui aspirent à / ou revendiquent un caractère républicain fonctionnent sur la base de principes, de valeurs dont l’essentiel est formulé en des règles de droit s’appliquant à tous.

Leur banalisation par l’impunité bénéficiant à certains crée une rupture d’égalité entre citoyens et frustre conséquemment les attentes légitimes d’autres du point de vue du fonctionnement régulier des institutions et, dans certains cas, concourt à créer in fine des citoyens échappant au contrôle des institutions au point de s’estimer, dans leur juridiction, avoir un droit de vie et de mort sur leurs compatriotes. C’est inacceptable.

On est, en définitive, certain que le Préfet de Kankan n’est pas au-dessous de la loi. Est-on inversement certain qu’il n’est pas au-dessus de la loi ? Son parcours en termes de nombre d’affaires, la poursuite de l’exercice de ses fonctions et la mollesse du communiqué du Parquet de Kankan donnent des raisons de le supposer au-dessus de la loi.

Une République, ce ne sont pas des clientélismes politiques permettant à certains de s’émanciper impunément des contraintes que la loi impose. Une République, ce sont des règles de droit, des principes et des valeurs s’appliquant à tous.

Jean Paul Kotembedouno
Docteur en droit public de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

A lire aussi