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Situation en Guinée: la RADDHO exprime son indignation (Déclaration)

La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) exprime son indignation devant les brutalités et arrestations arbitraires en cours en République de Guinée où la junte militaire dirigée par le « général » Mamadi Doumbouya s’est emparée du pouvoir depuis le 05 septembre 2021 en évinçant le Président Alpha Condé.

Il convient de rappeler que depuis la mort du premier Président Sékou Touré en 1984, les militaires se sont alternés au pouvoir à travers le Général Lansana Conté, le capitaine Moussa Dadis Camara, le 22 décembre 2008 et le « général » Mamadi Doumbouya.

L’avènement au pouvoir du Président Alpha Condé en 2010, n’a pas contribué à éviter les coups d’État en Guinée. Il a été renversé à son tour par le « général » Mamadi Doumbouya, chef du Groupement des forces spéciales (GFS). 40 ans après, les Guinéens souffrent des atrocités innommables des hommes en treillis qui font régner la terreur et semer la désolation dans les populations.

Verrouillage de l’espace civique et politique

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires guinéens ont refusé systématiquement aux organisations politiques et associatives d’exprimer leurs opinions par l’interdiction des manifestations pacifiques. Les arrestations arbitraires et détentions d’opposants et des membres de la société civile se multiplient dans une impunité totale.

Exécution extra-judiciaire des personnalités publiques

Au lot d’arrestations arbitraires, s’ajoutent des exécutions extra-judiciaires des personnalités publiques. En effet, le cas le plus récent est celui de l’ex-chef d’état-major général des armées, le colonel, Sadiba Koulibaly, dont la mort a été annoncée par le parquet près du tribunal militaire, alors qu’il a été condamné par une juridiction aux ordres à cinq ans de prison ferme. Cet assassinat perpétré par la junte militaire qui refuse d’engager le dialogue politique dans le pays.

En exprimant notre rejet à toute forme de répressions, la RADDHO estime que la situation en Guinée est extrêmement préoccupante et exige une mobilisation générale de tous les défenseurs des libertés fondamentales et de la démocratie pour mettre un terme à cette terreur qui prend une ampleur gravissime.

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La poursuite des arrestations

La RADDHO a été informée de l’arrestation d’un de ses membres, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Coordonnateur national du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Dans la nuit du 9 juillet 2024, des groupes armés ont fait irruption au domicile de cet activiste sans mandat de perquisition et sans motif, il a été arrêté et conduit dans un endroit inconnu à ce jour. Au cours de son arrestation, les militaires ont séquestré les voisins qui filmaient la scène et plusieurs personnes ont été tabassé et molesté. Le chargé de la logistique du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Billo Bah a aussi été arrêté.

Devant cette situation critique, la RADDHO :
• Condamne sans réserve l’instauration d’un climat politique et social répressif en Guinée ;
• Exige de la junte la libération inconditionnelle des personnes arbitrairement détenues ;
• Appelle à la mobilisation générale, de toutes les sensibilités socio-politiques guinéennes pour un sursaut national ;
• Demande à la communauté africaine et internationale de rompre le silence pour dénoncer les agissements de la junte militaire en Guinée ;
• Invite la tenue d’élections présidentielles libres et transparentes dans les plus brefs délais.

Fait à Genève, le 10 juillet 2024

Contact :

Biro Diawara

Chargé de Programme de la RADDHO auprès des Nations Unies à Genève

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