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La confidence du Colonel Tiegboro : « Ce que je me suis dit avec le Général Doumbouya… »

Ouvert le 28 septembre 2022, le procès des auteurs présumés des atrocités de 2009, est dans sa dernière phase. Ce mercredi 26 juin 2024, une page importante a été tournée avec la conclusion des plaidoiries et réquisitions. Pour la dernière fois, avant la sentence attendue le 31 juillet prochain, les accusés ont été appelés à la barre pour leur ultime défense.

Pour le cas colonel Moussa Tiegboro Camara, il a plaidé une nouvelle, non coupable. Dans son message, il a ouvert une parenthèse sur l’entretien qu’il dit avoir eu avec l’actuel président, le Général Mamadi Doumbouya, avant l’ouverture du procès.

« Monsieur le président du tribunal, je voudrais sincèrement remercier monsieur le Président de la République, (le général Mamadi Doumbouya). Je commence par lui avant ma mère pour quoi ? Je commence par lui parce qu’il a eu le courage, c’est aussi un ami. Le jour où je lui ai parlé de ce procès, le bruit a commencé, on s’était vus, il m’a dit : ( kèh= homme), ce procès est indispensable. Je lui ai dit que c’est indispensable. Pour moi, je suis sur sa ligne. Si je mourais aujourd’hui, mes enfants n’auraient pas le temps de se regarder en face. On vit pour l’honneur et la dignité. Je lui ai dit mon cher ami, si vous avez les moyens, il faut y aller. Je suis sorti de son bureau », a révélé le colonel Tiegboro à la barre.

Arrivé à la maison dira-t-il, « j’ai dit à madame, enfin, Hadja, cette fois-ci, je pense qu’après tant d’années de combat, ce jugement aura lieu. Elle en était très préoccupée. Elle m’a dit est-ce que vous croyez à ces juges guinéens ? Que ce soit devant la CPI, ou la justice guinéenne, on demande toujours les preuves. Un procès pénal c’est toujours les faits et les preuves. Je lui ai dit de me laisser aller. Car j’ai confiance en mes avocats », a relaté l’officier.

L’ex patron des services spéciaux et de la lutte contre le grand banditisme a souligné l’importance pour lui d’avoir donné sa version des faits sur les événements douloureux du 28 septembre 2009, où 150 guinéens ont été tués, un millier de civils blessés et une centaine de femmes violées, selon une enquête indépendante de l’organisation des Nations-Unies.

Le verdict est attendu le 31 juillet 2024. D’ici là, les 11 accusés hormis le Colonel Claude Pivi en fuite, retiennent leur souffle à la maison centrale de Conakry. Ce jugement emblématique a tenu les guinéens en haleine pendant près de deux ans. Pour son ultime prise de parole, le colonel Tiegoboro a fait un aveu :

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« Nous avons beaucoup entendu. Je pouvais m’attendre à tout dans ma vie, même une crise cardiaque, une mort subite, mais je n’imaginais jamais qu’un jour, je serai devant la barre pour écouter les parties civiles, les avocats, la défense, écouter des procureurs avec lesquels j’ai tant travaillé, parler de moi comme si ce n’était pas le colonel Tiegboro.

Je voudrais sincèrement adresser mes condoléances à toutes les victimes car quoi qu’il arrive il y a un fait : il y a eu des morts, des blessés mais par l’œuvre de qui ? Est-ce le colonel Tiegboro après tant d’années de lutte contre le grand banditisme, de crime organisé à l’échelle national et international, je me dis non. Comme vous le dites, la loi c’est la loi, elle est difficile (…). Malheureusement, Dieu a voulu ainsi. Que nous soyons des cobayes ou que je sois le cobaye », s’est défendu Moussa Tiegboro Camara.

« Je voudrais dire à toutes ces parties victimes. Elles ne sont pas les seules victimes.  C’est toute la Guinée qui est victime », a-t-il soutenu.

Africaguinee.com

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