Cellou et ses alliés de l’ANAD mettent en garde le CNRD : « Le report du retour à l’ordre constitutionnel exposera notre pays à des risques majeurs… »
C’est un avertissement à peine voilé que l’Alliance nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD) a adressé ce samedi 18 mai 2024 au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Alors que le Premier ministre Bah Oury justifie le report du retour à l’ordre constitutionnel initialement prévu en début 2025, la coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo prévient qu’un glissement exposera la Guinée à des risques majeurs. L’ANAD avertit qu’au cas où les engagements initiaux des militaires au pouvoir ne sont pas respectés, elle exigera la mise en place d’une transition civile pour organiser le retour à l’ordre constitutionnel.
« En toute responsabilité, l’ANAD prévient que le report du retour à l’ordre constitutionnel aura pour conséquence la perte de toute légitimité à la Junte de diriger la Transition et exposera notre pays à des risques majeurs », a averti le bloc politique dirigé par l’ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Dans sa déclaration, la coalition se dit profondément consternée par la sortie du Premier Ministre le 10 Mai dernier sur la situation sociopolitique du pays. Pour l’ANAD, le Chef du Gouvernement a, de nouveau, confirmé la volonté du pouvoir de reporter aux calendes grecques le retour à l’ordre constitutionnel préalablement fixé au 31 Décembre 2024.
Parjure
« Pour justifier ce report, toutes sortes d’arguments, aussi légers les uns que les autres, ont été avancés. Mais nul n’est dupe. En effet, les guinéens, très tôt étaient avertis que la junte, dès lors qu’elle avait décidé de produire le fichier électoral à partir du RGPH et du RAVEC, ne voulait plus respecter le délai de 24 mois convenu avec la CEDEAO, le goût du pouvoir ayant pris le dessus sur la parole donnée », fulmine l’ANAD qui dénonce le « renoncement de la Junte aux engagements auxquels elle a librement souscrit devant le peuple de Guinée, la CEDEAO et la communauté internationale ».
Pour la coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo, cet état de fait synonyme de parjure qui viole le fondement même de la Transition. « En tout état de cause, L’ANAD réitère sa ferme opposition à toute modification de la durée de la transition convenue toute modification de la durée de la transition convenue avec la CEDEA0. Elle invite une ultime fois le CNRD et tous les organes de la transition à prendre toutes les dispositions pour le strict respect de l’engagement d’organiser en 2024 toutes les élections devant conduire au retour à l’ordre Constitutionnel », lit-on dans sa déclaration.
Manifestations de rue
Exigeant le retour à l’ordre à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024, l’ANAD demande « solennellement au peuple de Guinée à se mobiliser et d’user de tous les moyens légaux y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques pour exiger la satisfaction de cette revendication légitime. En cas de refus de la junte d’accéder à cette revendication, l’ANAD exigera la mise en place d’une transition civile pour organiser le retour à l’ordre constitutionnel ».
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