Kalil Oularé (DG Djoma) après la coupure de l’électricité par EDG: « On n’est pas prêt à baisser les bras »
Après avoir été durement éprouvé au lendemain du 5 septembre 2021, le groupe fondé par l’ancien intendant de la présidence sous Alpha Condé est-il toujours dans le viseur des autorités guinéennes ?
Le jeudi 25 avril 2024, c’est l’alimentation en énergie du groupe Djoma Médias qui a été coupée par EDG pour défaut de paiement.
Le Directeur général de cette entreprise, s’exprimant sur cette question à la faveur d’un entretien qu’il a accordé à notre rédaction le vendredi 26 avril 2024, a fustigé le fait que l’entreprise de fourniture d’électricité ne leur a pas accordé le temps nécessaire pour le règlement de la facture comme ils ont l’habitude de le faire ces derniers mois.
Aussi, Kalil Oularé dit ne pas comprendre pourquoi leur facture qui était entre 15 et 18 millions, est allée subitement à 36 millions GNF avant de regretter qu’il n’y ait pas d’interlocuteur à EDG pour trancher ces litiges.
« Les explications que nous avons eues hier de EDG, c’était que nous devons à EDG 44 millions francs guinéen qu’il faut payer ; à défaut, on couperait notre fourniture à l’énergie. C’est hier que nous avons reçu la lettre de notification, et c’est hier que ça été coupé. On a été très étonnés de voir que les factures ont doublé, sans aucune explication, parce que la consommation n’a pas augmenté.
Ben au contraire, avec les coupures que nous enregistrons aujourd’hui, on n’a pas le courant pratiquement de 7h à 18h. Avant, quand j’avais le courant d’EDG 24h/24, je payais maximum 15 à 18 millions. Et là, d’un coup, on se retrouve avec une facture qui a doublé parce que, figurez-vous, on est passé d’une facture de 18 millions à 36 millions. Le problème, c’est que quand EDG vous envoie une facture comme ça, vous n’avez d’interlocuteur avec qui échanger là-dessus ; vous êtes obligés de vous exécuter parce que c’est le seul fournisseur, il n’y en a pas d’autres.
Quand on a reçu la facture, nous leur avons expliqué nous avons des difficultés actuellement, et que nous fonctionnons avec le peu que nous gagnons par ci et par là. Quand on a reçu la facture de 36 millions, nous avons payé 10 millions dans un premier temps, puis 10 autres millions ; il ne plus que 16 millions sur cette facture. La nouvelle facture de 28 millions qui est arrivée mardi est exigible la semaine prochaine, donc normalement, on ne peut pas être coupés à cause de cela. Dans les conditions normales, ce sont les 16 millions qui doivent être comptés. Mais cela aussi, nous sommes dans un processus pour payer ça aussi, ce n’est pas comme si nous refusons de payer ce montant mais on n’a pas les moyens de le faire maintenant. On les a expliqués cela et ils ont compris. On a été étonnés hier que tout ait été changé, et on nous exige de payer non seulement les 16 millions, mais aussi la nouvelle facture de 28 millions », a-t-il expliqué d’entrée.
Poursuivant, Kalil Oularé qui fait confiance en la détermination de son équipe, promet de ne pas céder aux nombreux coups subis de la part de l’État même si, outre-manche, il dit ne pas être étonné qu’un jour, l’entreprise soit fermée par la junte militaire au pouvoir à Conakry.
« La grande surprise que le personnel de Djoma aura, ce serait que l’Etat ne ferme pas le média. Si l’Etat ne ferme pas Djoma, on sera vraiment surpris. On s’attend qu’à un moment donné, l’Etat finira par fermer notre entreprise puisque tout est fait pour que cela arrive aujourd’hui. De notre fait, nous continuerons de nous battre même si on nous met dans une promiscuité extraordinaire aujourd’hui. On nous coupe sur Canal, sur Star times, on somme toutes les entreprises de fourniture d’internet à ne fournir aucun méga d’internet à Djoma, on brouille toute la zone pour qu’on ne parvienne à se connecter même avec le téléphone. Au lieu de régler le problème lié à la connexion dans la zone, l’ARPT s’inquiète de comment nous parvenons à fonctionner. L’ARPT vient avec une équipe de la Gendarmerie pour fouiller, sois disant que nous avons un équipement que nous ne sommes pas habilités à utiliser. Nous ne vendons pas de la drogue à Djoma, nous ne sommes pas une société criminelle, nous sommes une société légalement établie en Guinée qui fonctionne sur la base d’une licence, d’un agrément. Nous sommes Guinéens et avons droit à tous ceux que d’autres Guinéens ont droit. Tout cela est fait pour psychologiquement nous mater. J’ai toujours dit que l’Etat est très fort, quand un Etat veut en finir avec vous, il ne passe par toutes ces stratégies-là. Il vous coupe et on en fini avec. Si on voit que l’Etat passe par tout ça, c’est parce que, j’estime, moralement, l’Etat veut vous mater ; on veut vous réduire, vous amener à baisser les bras. On n’est pas prêt à baisser les bras, j’ai une équipe formidable qui veut travailler, nous continuerons de travailler. En faisant tout cela à Djoma, on impact le droit à l’information du citoyen », a-t-il dénoncé dans cet entretien.
Mosaiqueguinee.com