Les infos à la source

N’ZÉRÉKORÉ — Opération spéciale de l’unité COBRA :Ils épargnent les commandos invisibles et s’en prennent à des civils innocents!

Quelle honte.
Ceux qui se prenaient pour des Tarzans de parade tremblent désormais à l’idée de croiser les commandos invisibles. La peur les ronge, la mémoire de leur déroute les hante. Ils prient le ciel de ne jamais tomber face à ceux qu’ils prétendent traquer. Et faute d’assumer leur faiblesse sur le terrain, ils s’abreuvent dans la lâcheté : ils terrorisent les civils pour sauver la face, comme si l’humiliation de l’innocent pouvait masquer la défaite du soldat.

Depuis deux ans, après un revers militaire retentissant face aux « commandos invisibles » attribués au sergent Verni Pivi, plusieurs éléments des forces spéciales se promènent en forêt comme pour masquer leur impuissance. Plutôt que d’aller à la recherche des combattants qu’ils poursuivent, ces unités ciblent femmes et jeunes civils dont le tort selon des témoignages locaux est seulement d’avoir des liens familiaux ou communautaires avec les « invisibles ».

En fin de semaine, la même mécanique s’est déclenchée contre un gendarme proche du colonel Claude Pivi : des civils désarmés ont été traqués, humiliés et détenus provisoirement, tandis que les véritables commandos, eux, restaient introuvables sur le terrain. Selon plusieurs sources locales, l’opération a pris des allures de rafle collective, pas d’un combat ciblé contre des poches de résistance armée. 

La question est simple et lourde de sens : comment des unités lourdement armées proclament-elles lutter contre un commando qui, d’après les récits, a déjà percé leurs défenses et su s’exfiltrer sans être pris ? Pour des habitants de la région, l’opération ressemble à « de la poudre aux yeux » du bruit, des tirs, des postures, et au bout du compte la population civile qui paye le prix. Les témoins insistent : ce ne sont pas des opérations de neutralisation, mais des opérations d’intimidation. 

La vérité que les autorités semblent vouloir dissimuler est double. D’un côté, la crainte réelle d’affronter ouvertement les hommes attribués à Verni Pivi ; de l’autre, la succession de morts et de disparitions parmi les soldats envoyés en mission. Plusieurs interlocuteurs affirment que, une fois sur le terrain, des unités mal entraînées refusent la confrontation et s’en prennent aux civils pour « préserver leur image » à l’arrière. Résultat : deux ans après, malgré l’arsenal et les moyens, le commando dit « invisible » n’a pas été arrêté et l’impunité croît côté forces pro-régime. 

- Advertisement -

- Advertisement -

Autre élément révélateur : le calendrier politique. Si le sponsor politique de la candidature du putschiste tarde à officialiser sa démarche, c’est qu’il attendrait des annonces de l’unité COBRA des arrestations spectaculaires capables de faire diversion et de créer l’illusion d’ordre. Qui peut assurer que « Kilo », ce commando de garde cité par nos sources, reviendra intact de certaines missions mortifères ? La réponse reste en suspens, mais l’effet politique est tangible : l’arme des opérations militaires devient un vernis de légitimité pour une candidature contestée. 

Ce que nous avons constaté sur le terrain et auprès de témoins :
• Des femmes et des jeunes interpellés pour des motifs vagues, souvent relâchés après humiliation ;
• Des patrouilles qui contrôlent des villages entiers sans produire de prise majeure ;
• Des rumeurs persistantes d’exécutions extrajudiciaires et de morts non expliquées parmi les forces engagées.

Face à ces allégations, la réponse officielle est attendue. Nous avons contacté des sources au sein de l’armée et des autorités locales pour recueillir leurs explications et nous publierons leurs réponses dès réception. En attendant, les familles exigent la vérité : enquêtes indépendantes, identification des responsables, et protection des civils.

Pour mémoire et vérification : des articles et discussions publics ont déjà documenté la circulation de ces récits et les tensions entre certaines unités spéciales et les groupes qualifiés d’« invisibles ». Ces éléments sont au cœur d’un débat public intense que tout journaliste doit confronter, recouper et éclairer.

Par Siba Béavogui 

A lire aussi