Culture – MC Freshh dénonce une “injustice criante” : “Six ans que je réclame mes droits d’auteur, en vain.”
Le rappeur guinéen MC Freshh, connu pour son franc-parler et ses textes incisifs, monte au créneau. Dans une déclaration publiée sur sa page officielle Facebook, l’artiste accuse le Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) de négligence et d’injustice. Dans cette déclaration, il revient sur six années de frustration et d’attente.
« Une seule fois j’ai été payé »
Guineefutur : MC Freshh, vous avez récemment dénoncé publiquement le BGDA. Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à parler haut et fort ?
MC Freshh : Parce que j’en ai assez du silence. Cela fait six ans que je déclare mes œuvres, que je respecte toutes les règles et que je fais confiance au système. Et en six ans, je n’ai été payé qu’une seule fois. C’est inadmissible.
« Mes œuvres tournent partout, mais mes droits restent invisibles »
Vos chansons sont régulièrement diffusées sur les radios et les plateformes. Pourtant, vous affirmez n’avoir reçu aucun retour financier…
Exactement. Mes œuvres passent à la télévision, sur les radios, dans les événements publics et même à l’étranger. Mais à chaque diffusion, mes droits d’auteur restent invisibles. On me dit que les choses prennent du temps, mais six ans, c’est trop. Cela ressemble davantage à une injustice institutionnalisée.
« Je parle désormais pour tous les artistes guinéens »
Vous n’êtes donc pas un cas isolé ?
Non, loin de là. Des dizaines d’artistes guinéens vivent la même situation : œuvres déclarées, mais droits inexistants. Certains n’osent pas parler par peur d’être écartés ou blacklistés. Moi, je parle pour eux. Ce n’est pas un coup de colère, c’est une revendication légitime.

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« Je demande un relevé complet et transparent »
Quelle est votre demande concrète au Bureau Guinéen du Droit d’Auteur ?
Je demande un relevé complet et détaillé de tous mes droits générés depuis mon inscription : les montants perçus, redistribués ou encore bloqués. C’est la moindre des choses. Nous ne demandons pas la charité, mais la transparence et le respect de notre travail.
« La musique, c’est notre identité »
Cette bataille dépasse donc votre simple cas personnel ?
Évidemment. La musique, c’est la voix de notre culture et la force de notre identité nationale. Quand un artiste n’est pas reconnu pour son travail, c’est toute la culture qui est humiliée. Nous voulons que nos œuvres soient respectées, protégées et valorisées à leur juste mesure.
Un appel à la mobilisation collective
Dans un message adressé à ses pairs, MC Freshh appelle les artistes à s’unir pour exiger plus de transparence.
“À tous ceux qui liront ce message : que notre voix résonne. Partagez, commentez, faites circuler. Pour que la vérité éclate. Pour que justice soit faite.”
Son cri du cœur, résonne comme un appel à une réforme en profondeur du système de gestion des droits d’auteur en Guinée.
Par Azözöye Bangoura