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Guinée — Sauvetage de la démocratie : Alpha Condé, entre repentir et revanche, s’érige en agneau sacrificiel

Chronique de la dernière bataille d’une bête politique blessée dans son orgueil et écrasée sous le poids de la rédemption.

Tic-tac : l’horloge du retour d’Alpha Condé est en marche.
C’est un retour inattendu, presque tragique. Alpha Condé, le président élu, réapparaît sur la scène politique dans une posture singulière : celle d’un homme blessé, rongé par le remords et mû par une volonté de réparation.

L’ex-chef d’État, qui avait ouvert les portes du pouvoir à celui qui allait devenir son bourreau, se voit aujourd’hui comme le premier responsable d’un désastre qu’il entend réparer. Selon plusieurs proches, il vit ce retour non comme une revanche personnelle, mais comme un devoir historique celui de sauver la démocratie qu’il estime avoir contribué à fragiliser.

Dans son entourage, on parle d’un homme conscient d’avoir été trahi par son propre système. Mais Alpha Condé, loin de s’y complaire, assume désormais sa faute : avoir laissé un criminel s’infiltrer dans l’armée, puis s’emparer de la République. Ce fardeau moral le pousse à vouloir se dresser, non en conquérant, mais en réparateur. Il ne revendique pas le pouvoir pour régner, mais pour remettre la Guinée sur les rails d’un transfert démocratique, dans une transition qu’il voudrait exemplaire et brève.

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Ce “nouveau Condé” veut transformer sa vengeance en rédemption. La chute du colonel Doumbouya, pour lui, ne serait pas une revanche d’homme, mais une victoire de la République. “Il ne peut pas laisser le pays s’effondrer sous le poids de son erreur”, confie un ancien collaborateur. Son discours, désormais teinté de gravité, évoque la fin d’un cycle : cinquante ans de lutte politique, un exil, un pouvoir, une chute… et aujourd’hui, la volonté d’aider la Guinée à tuer la dictature qui a mis fin à son propre mandat.

Mais dans une Guinée fracturée et méfiante, cette résurrection politique soulève des interrogations. Alpha Condé est-il réellement animé par le sens du devoir, ou cherche-t-il à effacer l’humiliation du 5 septembre 2021 ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il revient dans une arène où la démocratie n’a jamais été aussi fragile et où, ironie du sort, celui qu’on croyait fini entend redevenir le sauveur d’un système qui l’a lui-même mis à genoux.

Par le chasseur de vérité 

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