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Au Palais de la Justice Populaire – Le Chasseur de vérité face au Baron de la bauxite : l’Encyclopédie du patriotisme dans le marasme de l’empire Wazni

Cocorico. Un nouveau jour s’annonce. Pas un jour ordinaire, mais celui où le peuple convoque l’histoire à la barre.

Le procès du siècle s’ouvre : celui de la délinquance économique qui a dépouillé la Guinée de son souffle et de son sang. Ce jour-là, la salle était pleine. Pas celle d’un tribunal officiel, non mais celle du peuple.

Une salle sans drapeaux ni juges d’État, seulement les visages tannés de ceux qui vivent des mines et meurent de leur poussière.
Le plafond suintait la fatigue, les murs portaient les marques du temps, et sur le banc des accusés, un nom pesait plus lourd que le minerai lui-même : Fadi Wazni.

Face à lui, debout, le regard fixe, se tenait Farafina Le Visionnaire, celui qu’on appelle ici le Chasseur de vérité. Ce n’était pas un procès de justice c’était un procès de conscience.

Face à lui, debout, le regard fixe, se tenait Farafina Le Visionnaire, celui qu’on appelle ici le chasseur de vérité. Ce n’était pas un procès de justice, mais un procès de conscience.

Wazni rompit le silence le premier.
Sa voix, lisse, mesurée, vibrait d’assurance.

« Je plaide le développement, dit-il. J’ai investi, j’ai créé des emplois, j’ai payé mes impôts. La raffinerie de Boké est mon œuvre. Le gallium, c’est l’avenir. Je prépare la Guinée à ce futur. »

Dans la salle, personne ne broncha.
Un vieux mineur, assis au fond, essuya ses mains couvertes de poussière et murmura :

« Le futur ? Nous, on ne voit même pas le présent. »

Farafina s’avança lentement, presque calmement. Sa voix, grave et droite, fendit l’air comme un couperet.

« Contenu local ? Alors dites-nous, Monsieur le Baron, où sont les hôpitaux promis à Boké ? Où sont les écoles de Boffa ? Où sont les routes financées par les 0,5 % que la loi minière vous impose pour les communautés ? »

Il marqua une pause, puis ajouta : « Ces 0,5 %, c’est 7 millions d’euros par an, Monsieur Wazni. Sept millions qui devaient construire, soigner, instruire. Mais dans vos bilans, c’est une ligne qui s’efface comme la mémoire d’un serment non tenu. »

Un murmure traversa la salle. Les visages s’étaient durcis. Le chasseur reprit, plus fort, comme s’il parlait à l’histoire.

« Si UMS n’avait pas verrouillé la logistique, des dizaines de jeunes Guinéens auraient aujourd’hui leurs entreprises de transport. Le marché du camionnage, c’est 50 millions de dollars par an. Partagé équitablement, il aurait fait dix millionnaires par génération. Mais vous avez préféré tout centraliser, tout capter, tout absorber. »

Il fit un pas en avant.

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« Et les salaires ? 550 000 francs guinéens par mois 64 dollars, Monsieur Wazni. Voilà ce que vaut la sueur de ceux qui font tourner vos engins. Pendant que vos cargaisons traversent les océans, eux n’ont même pas de quoi traverser la vie. »

Wazni tenta de répondre, balbutiant des chiffres, des promesses, des justifications.
Mais le silence du public lui opposa un mur.
Les yeux du reporter suivaient chaque geste, chaque souffle. Il nota la crispation, la main qui tremble, le masque du calme qui se fissure.

Le chasseur s’approcha encore, son ombre couvrant presque celle du baron.

« Non, Monsieur Wazni, vous n’investissez pas pour la Guinée. Vous investissez en Guinée. Ce n’est pas la même chose. »

Un frisson parcourut la salle.

Puis il y eut cette phrase, simple et tranchante, qui fit taire jusqu’au vent dehors : « Ce n’est pas la Guinée qui tient ses mines… mais ses mines qui tiennent la Guinée. »

Le reporter, dans un coin, nota cette sentence comme on grave une vérité dans la pierre.
Elle pesait plus lourd que le fer de Simandou, plus tranchante que l’alumine de Boké.

L’audience prit fin sans verdict officiel.
Mais chacun, en sortant, savait déjà qui avait perdu. Le baron avait ses chiffres, le chasseur avait la vérité.

Et dans le couchant rouge de Boké, le peuple murmurait cette leçon qui résonnait comme un oracle : « Nous misons sur le contenu local, mais celui qui n’a pas su affronter l’automne ne peut pas prétendre vaincre l’hiver. »

L’or noir a nourri les illusions, l’aluminium a bâti les empires, et le gallium prépare déjà les guerres du futur. Chaque métal a sa brillance, mais aucune ne vaut la lumière d’un peuple éveillé.

Car la Guinée n’est pas pauvre de ressources elle est pauvre de justice. Elle saigne d’avoir trop donné à ceux qui ne lui rendent rien. Et quand le pouvoir se vend au plus offrant, le patriotisme devient un mot creux dans la bouche des nantis.

L’or noir nous a glissés entre les doigts,
l’aluminium nous échappe entre les mains,
et le gallium, lui, s’envolera peut-être avant même que nous en voyions la couleur.

Mais une leçon demeure, simple et implacable :

Tuons le monopole pour une prospérité partagée car chaque Guinéen mérite de jouir de nos ressources naturelles.

Par le chasseur de vérité 

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