L’histoire a ses éclats, et parfois ses échos macabres. En 1990, le Liberia fut le théâtre d’un drame sanglant : Samuel Doe, maître éphémère d’un pays bâillonné, enleva, tortura, assassina… jusqu’au jour où, abandonné de ses soutiens et trahi par ses certitudes, il fut livré, comme un agneau, à ses anciens ennemis. Son arsenal n’y fit rien. L’Histoire ne protège pas ceux qui règnent par la terreur ; elle les foudroie au crépuscule.
Aujourd’hui, un scénario similaire s’ébauche en Guinée. Mais avec une perversion inédite : les traîtres sont promus en hérauts de vertu. L’usurpation s’habille de costume trois-pièces, le putschiste s’entoure d’applaudissements serviles, et l’État se dissout dans un marécage de décrets illégitimes, signés dans la peur et l’arrogance.
Ils croient gouverner. En vérité, ils s’égarent. À l’image d’un mouton traîné par un bâton, le pouvoir du CNRD tangue entre fantasme autoritaire et naufrage institutionnel. Tous ces décrets qui pleuvent dans l’illégalité seront tôt ou tard passés au crible d’un audit national. Et chaque acteur de cette farce tragique devra rendre des comptes. Y compris ceux qui, aujourd’hui, accourent pour leur part de butin ministériel.
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De Cellou Baldé au prétendu chef des imposteurs, la médiocrité se recycle avec élégance, se maquille d’anciens combats pour mieux servir une dictature sans âme. Ces figures, incapables d’ériger leur parti en modèle, prétendent aujourd’hui bâtir un État ? Illusion ! Coquilles vides, remplies tour à tour par Alpha ou Cellou Dalein, elles n’ont jamais produit de conviction propre. Elles ne sont ni racines, ni branches. Elles sont poussière politique, recyclée au gré des opportunités.
Mais la caravane du parjure n’échappera pas à la vérité. Quand le vent tournera et il tournera les budgets engloutis, les privilèges honteux, les crimes camouflés, tout sera exposé au grand jour. Et la Guinée, une fois encore, fera le deuil de ses illusions, pour reprendre le sentier de sa dignité.
Avec Siba Beavogui