P. Diddy a été déclaré non coupable des accusations de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs aux États-Unis.

Le célèbre producteur et rappeur Sean « P. Diddy » Combs a été acquitté, mercredi 2 juillet 2025, des accusations majeures de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs, qui représentaient les chefs d’accusation les plus graves pesant contre lui. Cependant, il a été reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution.

Après plusieurs semaines de témoignages et de plaidoiries intenses, les 12 jurés avaient commencé leurs délibérations lundi. Mardi 1er juillet, ils se sont mis d’accord sur des verdicts concernant quatre des cinq chefs d’accusation, avant de rendre leur décision sur le dernier mercredi matin.

P. Diddy a été jugé non coupable de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs — un crime passible de la prison à perpétuité — mais reconnu coupable de transport de personnes en vue de prostitution, ce qui implique le déplacement d’une personne d’un État à un autre selon la législation américaine.

« Vous avez écouté, travaillé ensemble, été présents chaque jour, peu importe la météo. Vous l’avez fait sans autre récompense que celle de remplir votre devoir civique. Cela devrait nous donner à tous de l’espoir », a déclaré le juge Arun Subramanian aux jurés, qui doit encore statuer sur la peine du rappeur.

Suite à cette décision, l’avocat de P. Diddy, Marc Agnifilo, a demandé sa libération sous conditions, arguant qu’il est acquitté des chefs d’accusation les plus graves. Peu avant le verdict, Sean Combs, de son vrai nom, a prié dans la salle d’audience en regardant sa famille présente : « Dieu, s’il te plaît, veille sur ma famille », a-t-il lancé.

Accusations et procédures

P. Diddy, aujourd’hui âgé de 55 ans, était accusé d’avoir contraint plusieurs femmes — dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie, ainsi qu’une ancienne compagne témoignant sous pseudonyme — à participer à des marathons sexuels avec des prostitués, tandis qu’il se masturbait ou tournait des vidéos. Il lui était aussi reproché d’avoir mis en place un réseau criminel, qu’il dirigeait, pour organiser ces événements, nommés « freak-offs ».

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Protagoniste d’une carrière plurielle en tant que producteur, rappeur et homme d’affaires, P. Diddy a marqué les années 90 en signant notamment le succès de The Notorious B.I.G., avant de devenir lui-même une figure majeure avec son album *No Way Out* sous le nom de Puff Daddy, puis en développant des partenariats dans l’industrie des boissons alcoolisées.

En 2023, Cassie a porté plainte contre lui, l’accusant d’agression sexuelle remontant à 2018 ainsi que de comportements violents et déviants lors d’une décennie, incluant des relations sexuelles forcées avec des prostituées. L’affaire s’est conclue rapidement par un règlement à l’amiable dans un délai de 24 heures, selon un accord confidentiel, mais elle a également donné lieu à d’autres dénonciations ayant conduit à ce procès pénal à Manhattan.

Discréditation des témoins

Durant le procès, les avocats de P. Diddy ont cherché à discréditer les témoins à charge par de sévères contre-interrogatoires, argumentant notamment que le mode de vie « polyamoureux »de leur client ne relevait pas du domaine pénal. Cassie et Jane ont reconnu que leurs relations impliquaient de l’amour, tout en affirmant avoir été menacées quant à leur réputation, leur stabilité financière ou leur sécurité physique.

Les jurés ont visionné des enregistrements des marathons sexuels, ainsi qu’une vidéo de surveillance tournée dans un hôtel de Los Angeles, montrant P. Diddy traînant Cassie au sol et la frappant.

« Il (P. Diddy) avait dépassé les limites au point de ne plus pouvoir les voir », a déclaré la procureure Maurene Comey, estimant que le rappeur se sentait « intouchable ». « Mais l’accusé n’est pas une divinité », a-t-elle ajouté, en espérant une condamnation sur l’ensemble des chefs d’accusation.

Avec RFI