Enquête Choc — “Opération Diversion 3G : la HAC tente de museler Guirassy sous couvert de régulation”
La Haute Autorité de la Communication (HAC) vient d’activer un nouveau levier de diversion : frapper là où c’est symbolique, spectaculaire et médiatiquement contrôlable. Une prétendue sanction contre Lamine Guirassy, ancien animateur reconverti en lobbyiste, pour une publication privée sur Twitter. Oui, privée. Pas à l’antenne, pas dans la presse, pas à la radio. Sur son propre compte personnel.
Rappel des faits : Mercredi 11 juin 2025, Guirassy, PDG de Hadafo Médias, publie sur Twitter l’annonce d’un séisme de magnitude 7 à Petit Simbaya. L’information est rapidement démentie, mais la HAC, dans un réflexe pavlovien de servilité, bondit sur l’occasion pour prononcer une “sanction” juridiquement infondée, politiquement suspecte.
De quel droit ?
Aucun article de loi, aucun texte réglementaire ne donne mandat à la HAC pour réguler les pensées, les opinions privées, ou la parole citoyenne sur les réseaux sociaux. La régulation de la communication ne transforme pas la HAC en ministère de la Vérité. Lamine Guirassy, aussi critiquable soit-il, demeure un citoyen doté des mêmes droits fondamentaux que n’importe quel autre. Et jusqu’à preuve du contraire, aucun décret ne confère à la HAC le pouvoir de censurer un tweet.
Oui, Guirassy a trahi la presse. Oui, il a troqué son micro contre les faveurs du régime. Il a sacrifié ses journalistes et transformé un outil d’émancipation en outil d’allégeance. Mais cela n’autorise pas une autorité publique à violer les principes de droit, même contre les symboles de leur propre faillite morale. L’élégance intellectuelle impose de distinguer la critique éthique de la logique juridique.
À quoi bon interdire un métier à quelqu’un qui ne l’exerce plus ?
Guirassy n’est plus journaliste. Il ne dirige plus d’antenne. Il ne tient plus de micro. Il parade entre deux capitales occidentales, drapé dans son nouveau costume de lobbyiste. La décision de la HAC frôle donc l’absurdité. Une gesticulation administrative. Un acte sans portée, sauf celle de l’intimidation.
Car l’essentiel est ailleurs.
Nous le savons : Guirassy détient des informations compromettantes. Il connaît les coulisses du coup d’État. Il a vu, entendu, consigné. Il sait. Et dans un régime où l’information effraie plus que les armes, un homme qui en sait trop devient un problème d’État. On murmure qu’il possède des preuves sur l’implication directe de Doumbouya dans des réseaux de trafic illicite. C’est lourd. Trop lourd.

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Mais voilà : ce pouvoir, incapable de l’arrêter, trop faible pour l’affronter, choisit la ruse. Il frappe symboliquement. Il fait illusion. Il simule la rigueur pour masquer l’impuissance.
Mais qui croit encore à cette farce ?
La HAC, au lieu d’exiger la vérité sur la disparition de Marouane, au lieu de protéger les journalistes menacés, préfère châtier un exilé médiatique. Elle préfère le théâtre de la censure à la mission de régulation. Un détournement de fonction. Une abdication institutionnelle.
Et dans cette mascarade, un constat brutal s’impose : ce n’est pas Guirassy qu’on vise. C’est le peuple qu’on distrait.
La diversion est totale.
Pendant que l’économie s’effondre, que la répression progresse, que la mémoire collective s’efface, on agite un écran de fumée. On sanctionne un homme déjà hors circuit, pour mieux éviter les questions urgentes : justice, transition, vérité. Silence radio sur l’essentiel, vacarme réglementaire sur l’accessoire.
Conclusion : La HAC ferait bien de balayer devant sa propre porte avant de se transformer en inquisiteur des réseaux sociaux. On ne construit pas une nation sur les passe-droits, l’arbitraire institutionnel, et la peur de la vérité.
Et s’il faut vraiment sanctionner quelqu’un, alors qu’on commence par ceux qui ont transformé la presse en cartel d’influence. Ceux qui ont noyé la déontologie sous les valises. Ceux qui continuent, aujourd’hui encore, à servir le mensonge, bien au chaud derrière leurs micros achetés. Ceux-là, eux, sont toujours en fonction.
Par Siba Beavogui