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RIP / CNRD — Requiem pour un Pouvoir qui se prend pour la Patrie

Ils aiment les sigles. Ils aiment les faux mouvements. Les conférences aux micros complices, Les pancartes plastifiées, les foulards de soutien. Alors moi aussi, j’ai créé le mien : RIP.

Rassemblement des Illusions Perpétuelles. Car à force de voir fleurir des “collectifs de sages”, des “femmes pour la continuité”, des “cadres pour la stabilité”, des “forces vives qui ne vivent que pour leur poste” — il fallait bien une réponse. Une parodie. Un hommage inversé.

RIP. Pas pour soutenir. Pour enterrer. Pour écrire l’épitaphe d’un régime sans mémoire. RIP/CNRD : Répression Installée Provisoirement / Colonels Névrotiques Régnant Dangereusement.

Ils sont entrés dans l’Histoire avec leurs bottes.
Ils en sortiront avec des excuses.
Ils ont promis la refondation.
Ils ont refondé la peur.

RIP à la justice.
Devenue un toboggan pour glisser les opposants vers l’enfer.

RIP à la presse. Étranglée par des communiqués lus au pas cadencé.

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RIP aux libertés.
Confinées entre un quartier bouclé et un signal brouillé.

RIP à la parole du peuple.
Remplacée par des slogans lus par des sous-préfets improvisés.

Mais ils continuent de gouverner.
Par la muselière.
Par le bâton.
Par les promesses vides emballées dans des sigles creux. Et ils osent appeler ça “transition”.

Alors nous disons : RIP. Mais pas pour la République.
Pas pour la Guinée.
Pour eux.
Pour leurs illusions.
Pour leur théâtre.

Et quand viendra le moment du bilan, quand les rideaux tomberont, quand les vrais comptes se feront sans communiqué, alors l’Histoire lira cette épitaphe : “Ici reposent ceux qui croyaient qu’on pouvait étouffer un peuple avec un acronyme.”

Alpha Issagha Diallo

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