Recensons-nous, dit-il. Le temps presse !
Oui, le temps presse, Monsieur le ministre… mais pas pour compter les âmes que vous abandonnez dans l’obscurité et la poussière !
À la tête d’un portefeuille aussi vital que l’Énergie et l’Hydraulique, il aurait fallu un bâtisseur, un visionnaire, un ouvrier du progrès. Ce qu’on a ? Un blogueur mondain en quête de like, qui confond le clavier avec le voltmètre, les selfies avec les chantiers, et les statistiques de Facebook avec la souffrance réelle des populations.
De l’eau ? Il n’y en a pas. De l’électricité ? Un rêve.
Mais des slogans ? En abondance. Le ministre se transforme brusquement en “agent de recensement”, comme pour fuir la mission première de son ministère. Il fuit les digues, les barrages, les générateurs. Il évite les hameaux où les lampes tempête sont les seuls soleils. Il ignore les cris des femmes qui marchent des kilomètres, bassine vide sur la tête.
À défaut de fournir l’énergie, il en gaspille sur les plateaux. Il ne gère pas les coupures ; il gère sa com’. Il n’éclaire pas les foyers ; il s’éclaire lui-même. Il ne connecte pas les réseaux ; il se connecte à Instagram.
Et pendant qu’il récite “Recensons-nous, le temps presse !”, les villages attendent, les tuyaux rouillent, les fils pendent, et Langbalima regarde.
Langbalima, l’insoumise — Hymne à la montagne et à la vérité
Sur la route de Kérouané à Banankoro, loin des discours vides, Langbalima se dresse, intacte, indomptable.

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Elle n’a pas de ministère, mais elle donne l’exemple.
Elle ne promet pas, mais elle est là. Présente. Constante. Elle, ne trahit pas.
Tandis que les hommes politiques mentent, Langbalima murmure la vérité. Ses villages sans eau en disent plus long que tous les communiqués gouvernementaux. Ses enfants, privés de lumière, brillent d’un courage que les ministres ne connaîtront jamais.
Langbalima voit. Langbalima sait.
Elle a vu passer les promesses. Elle a vu fuir les imposteurs. Et pourtant… ses habitants ne plient pas.
Ils vivent. Ils dansent. Ils espèrent. Pas parce qu’on leur a donné, mais parce qu’ils ont appris à être, à résister, à rêver malgré l’absence.
Conclusion : Ministre blogueur ou agent de recensement improvisé, Aboubacar Camara, votre aventure est celle d’un naufrage maquillé en mission.
Langbalima, elle, est un phare. Et pendant que vous détournez le regard, la montagne vous juge. Recensons, oui. Mais recensons d’abord les promesses trahies, les budgets volés, les villages oubliés.
Le temps ne presse pas pour des mensonges. Il presse pour la justice. Et la justice commence par le silence des montagnes qui n’oublient rien.
Le chasseur de vérité