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Scandale financier à l’OGP : Que peut un directeur sans le soutien de son PCA ?

Depuis l’incarcération de Mandian Sidibé, ancien Directeur Général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP), pour présumé détournement de fonds publics, une question fondamentale demeure : quelle part de responsabilité incombe à Thierno Mamadou Bah, le conseiller personnel du président de la Transition, le Général Doumbouya, dans ce scandale financier qui secoue l’institution ?

Il est essentiel de rappeler que c’est sous l’autorité de Thierno Mamadou Bah, nommé à la présidence du conseil d’administration de l’OGP, que la gestion de cette régie financière a été supervisée. En confiant à son proche conseiller cette fonction stratégique, le général Doumbouya a mis en place un dispositif censé garantir la transparence et la bonne gestion des finances de l’institution. Pourtant, depuis l’arrestation de Mandian Sidibé, plusieurs voix se lèvent pour dénoncer des zones d’ombre, pointant du doigt les dysfonctionnements et les possibles complicités au sein de la hiérarchie de l’OGP.

L’OGP, en tant que régie clé dans la collecte des recettes publicitaires pour l’État, représente un pilier fondamental pour le trésor public. Il est donc inconcevable qu’un détournement de fonds se produise sans l’implication, ou du moins, la négligence des responsables hiérarchiques. C’est d’ailleurs cette même négligence qui a conduit au limogeage de Mandian Sidibé, accusé de « mauvaise gestion ». Mais la question se pose légitimement : pourquoi Mandian Sidibé seul devrait-il être désigné comme bouc émissaire d’un système qui, visiblement, a failli au plus haut niveau ?

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Si le détournement de fonds publics est avéré, il semble inévitable que la responsabilité de Thierno Mamadou Bah, en sa qualité de président du conseil d’administration, soit également mise en lumière. Nombre d’observateurs s’interrogent : pourquoi cet homme clé, proche du pouvoir et ayant supervisé les opérations à l’OGP, semble-t-il échapper à toute forme de mise en cause ? Les nombreuses anomalies relevées dans la gestion de l’OGP soulignent l’urgence d’une clarification.

Aujourd’hui, la Guinée se trouve à un tournant décisif : comment le général Doumbouya, qui a fait de la lutte contre la corruption l’un des piliers de son pouvoir, va-t-il gérer ce dossier épineux ? Thierno Mamadou Bah, un ancien journaliste devenu homme de confiance du président, semble bénéficier d’une certaine aura au sein du Palais. Toutefois, cette proximité avec le pouvoir ne devrait-elle pas, au contraire, éveiller des interrogations légitimes sur la transparence du processus et sur la réelle volonté du président de la Transition de nettoyer les finances publiques ?

Le peuple guinéen attend des réponses précises et une prise de responsabilité ferme dans cette affaire. Si Thierno Mamadou Bah bénéficie du soutien indéfectible du Palais, cela ne doit en aucun cas entraver l’action de la justice. L’impunité ne doit pas avoir sa place dans ce dossier, car il en va de la crédibilité de la Transition et du respect des engagements du général Doumbouya. La lutte contre la corruption, un combat qu’il a promis de mener sans compromis, doit se traduire par des actes concrets et une justice impartiale.

Avec avenirguinee.org

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