Tribunal de Dixinn : Pépé Francis Haba et 5 autres personnes jugés pour « atteinte et menace à la sécurité publique »
Le président de l’UGDD, Pépé Francis Haba, arrêté le dimanche 28 juillet dernier en compagnie de 5 autres personnes au siège de sa formation politique à Lambanyi a comparu ce mardi 13 août, par devant le tribunal correctionnel de Dixinn afin d’être entendu pour des faits d’ »atteinte et menace à la sécurité publique sur le fondement des articles 31 et 32 du code pénal ».
Après une première audience la semaine dernière au cours de laquelle Ange Kolomou, Joseph Maoumou, Pierre Konomou ont été entendus, ce mardi c’était le tour de Simon Pierre Camara, Bienvenu Thea et Pépé Francis Haba d’être entendus sur les débats de fond.
À en croire Ange Konomou, membre de MPPD, c’était sa première fois de prendre part à une réunion du MPPD. Il souligne qu’il a été arrêté à Lambanyi où il était allé prendre part à une réunion au bureau du président de l’UGDD, Pépé Francis Haba qui n’a malheureusement pas eu lieu.
Face à une des questions du Ministère Public sur l’objectif de ladite réunion, le prévenu a martelé ceci: « Je ne connais pas l’objectif, on m’a dit qu’il y a une réunion à Lambanyi. C’est pour cela je suis allé mais la réunion n’a pas eu lieu. On nous a interpellés avant que la réunion ne débute ».
Sur la question de la plate-forme MPPD (Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement) qui revient toujours à la barre, Joseph Maoumou a face à son avocat fait savoir que des propos insurrectionnels n’ont jamais été tenus. « Je n’ai pas vu sur la plate-forme des propos insurrectionnels ».
Par ailleurs Pierre Konomou a quant à lui nié toutes connaissances sur cette réunion et de ce mouvement. Il a laissé entendre qu’il ne sait rien, il état venu pour remettre 50 000 francs guinéens à Bienvenu Théa qu’il a reçu à travers un dépôt OM de sa sœur et c’est là qu’il a été arrêté à 2 minutes de son arrivée sur les lieux. « Je n’ai pas été à Lambanyi pour une quelconque réunion. On m’a interpellé chez monsieur Francis avec d’autres personnes », dit-il.
Face aux représentants du ministère public, plusieurs contradictions ont été révélées, dans la communication de Pierre Konomou. Face aux policiers enquêteurs il avait dit que le matin il s’est rendu chez la femme de Bienvenu Théa dans le but de lui remettre la dépense, ce qu’il a nié devant le tribunal correctionnel de Dixinn.
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Il a été rappelé également qu’à l’enquête préliminaire il avait déclaré avoir rencontré Bienvenu Théa au domicile de Simon Pierre Camara avant de partir ensemble à Lambanyi où ils ont fait l’objet d’arrestation. Des propos qu’il a également rejetés en bloc face au tribunal.
Pour finir, le président du parti UGDD a expliqué qu’il était au siège de leur formation politique qui est composé des bureaux et lui il se trouvait dans son bureau aux environs de 16 heures. C’est là qu’il a entendu des bruits à la porte d’entrée qui a fait l’objet de fracas et ils (les gendarmes) sont rentrés dans la grande salle qui fait office de salle de réunion où se trouvaient les autres avant de poursuivre vers son bureau et toquer à sa porte et il a ouvert et sur le champ ils ont été embarqués pour la gendarmerie et c’est là-bas il y a eu une sorte de sélection pour dire toi tu fais partie et toi tu ne fais pas partie. Après cet exercice, ils ont été transférés dans les locaux de la DCIJ à Kaloum où ils sont restés jusqu’à 00h avant d’être appelés pour des interrogations avec les officiers judiciaires de la Direction Centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale.
À en croire Pépé Francis Haba, figure sur la plate-forme et il a offert des services à quelqu’un qu’il appelé papa, le nommé Bienvenu Théa qui a donné le nom de son enfant à un de ses frères. Donc il n’a jamais offert sa salle au mouvement MPPD. Le MPPD n’a pas son siège chez lui. Et c’est le dimanche, jour de leur arrestation qu’il a reçu l’appel de Bienvenu Théa qui devait tenir une réunion pour faire des actions allant dans le sens de la libération de Simon Pierre Camara, coordinateur du MPPD. Il précise que si l’objectif de la réunion allait enfreindre la loi il n’allait pas offrir sa salle, qu’il a fait d’ailleurs de façon humanitaire. Encore une fois, dit-il, il n’a pas mené des actions visant à déstabiliser la paix publique.
Après les débats de fond avec tous les prévenus, le Ministère Public a sollicité du tribunal le renvoi de l’affaire à une date de sa convenance pour que toutes les parties soient au même diapason avant d’entamer les phases des plaidoiries et réquisitions.
Pour sa part, Me Daniel Haba de la défense a fustigé la non communication des preuves par le Parquet qui n’a pas mis toutes les pièces à conviction à sa disposition pour être au même titre d’information. De facto il sollicite du tribunal d’écarter cet enregistrement sonore. Étant dans une procédure de flagrance c’est au parquet de mettre à leur disposition les copies des pièces à conviction ou les scellés. Donc demander un renvoi est une manière de faire souffrir les prévenus ici présents. Il a pour finir sollicité la liberté sous certaines conditions des accusés.
Après plusieurs répliques entre le Parquet et la défense, le tribunal a d’abord rejeté la demande de mise en liberté sollicitée par la défense et renvoyé le procès au 20 août 2024 pour la confrontation et les discussions sur les contenus des pièces à conviction.
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