Il est évident, que les espoirs ou retenus pour lesquels les Guinéens ont soutenu ou accepté le coup d’Etat du 5 septembre 2021 à travers les discours et promesses tenus par les auteurs, ont été malheureusement vite et de plus en plus acerbe orientés dans le sens inverse pour toutes les couches du pays.
Mais, il faut tout de même reconnaître qu’avec cette gouvernance malheureuse, le fait que l’opportunisme déloyale, les règlements de compte, la manipulation de l’information et des institutions, les coups bas, le fétichisme anachronique et le désintérêt pour la parole donnée ou l’engagement public soient devenus le mode d’accès ou de maintien par excellence aux postes de responsabilités (institutionnelles, administratives, économiques…), ainsi qu’aux ressources ou marchés publics contre l’intérêt général et le bien être dans la dignité humaine, aura, si cela n’est déjà, du sens constructif sur la conduite future du Guinéen détenteur de la parole ou du pouvoir public.
En effet, avec la souffrance généralisée, la trahison, les incertitudes, le doute, la peur, la méfiance et l’humiliation au quotidien sans précédent que cet état de fait implique pour toutes les couches du pays, le Guinéen sera fortement guidé par la raison, l’objectivité et le sens du patriotisme après cette malheureuse parenthèse CNRD.
Par ailleurs, le peuple sera davantage édifié sur le sens de ses relations avec les partenaires, les pays voisins et le reste du monde par la conduite des uns et des autres dans ces moments difficiles.
Ce qui est encore plus important, comme changement positif à espérer de ce mal largement partagé du commun des Guinéens dans leur diversité de façon sans précédent, est la leçon à tirer dans cette gestion où tous les coups sont permis pour accéder ou garder les privilèges et se construire un « empire de biens immobiliers, matériels et financiers » contre la République.
Cette leçon amère va prouver aux Guinéens dotés d’intelligence/conscience patriotique, spirituelle et historique, ainsi que de vision économique, politique et sociale responsable qu’au tant l’injustice sociales ou la promotion des faibles d’esprit comme mode de gouvernance lorsqu’on est aux affaires ne nous offre pas une issue favorable à la reconnaissance de nos efforts pour la République, au tant la haine de l’autre consume nos facultés d’analyse et de perspectives honorables une fois qu’on est en statut d’opposition politique ou de contre-pouvoir.
En conclusion, cette gouvernance CNRD, peut être considérée par ceux ou celles qui croient à l’existence d’un maître suprême et unique (Dieu) qui a fixé des limites morales et spirituelles, comme une colère divine expiatoire contre un peuple. Pour ceux-là et celles-là, le peuple va se refaire après ladite période expiatoire de colère divine. Et, pour les cartésiens (adeptes de la démocratie), on peut considérer cet accident malheureux de parcours qui va s’auto détruire de l’intérieur par le fait des appétits démesurés, des agendas divergents, de l’orgueil, de l’ingratitude inouïe et de la traîtrise, comme les conséquences de l’émotion politique, du manque de repères culturels/historiques, de l’injustice sociale et la mentalité de recommencement perpétuel dans la gestion des affaires publiques.
En attendant, le passage du monstre démocratique ou la période expiatoire du péché, j’en invite à l’espoir et à la foi guidée par le renoncement de soi, l’amour de la patrie, le respect de la diversité et le courage de briser la peur pour l’intérêt général.
Ainsi, notre pays, par la grâce de Dieu avec la conscience collective, va renaître et se réinventera pour le bien-être social, politique, culturel et économique de façon durable tant attendu.
Abdoul Sacko, Société civile
Coordinateur des Forces Sociales de Guinée Consultant sur des questions de Conflits et de Gouvernance.