Affaire « aéroport de Conakry » : La famille de Sékou Touré réagit à l’attaque du décret du Général Doumbouya…
L’Association des victimes du Camp Boiro (AVCB) ont saisi la Cour Suprême (la plus haute institution judiciaire du pays) à l’effet d’annuler le décret du président de la Transition, pris 16 décembre 2022. Ledit décret rebaptise l’aéroport international Conakry-Gbessia du nom de feu Ahmed Sékou Touré.
Interrogé par un des journalistes d’Africaguinee.com sur cette action judiciaire intentée par l’Association des victimes du camp Boiro, le président d’honneur du PDG-RDA (parti démocratique guinéen et rassemblement démocratique africain) n’a pas mâché ses mots. Selon Elhadj Sanassy Keïta, c’est le plutôt le peuple de Guinée qui est victime de ceux qui étaient détenus au camp Boiro. Il les accuse de s’être associés à l’époque avec l’occident pour agresser militairement la Guinée.
« Vous connaissez bien l’histoire du Camp Boiro (…). C’est dans ce Camp qu’on retenait ceux qui avaient agressé le pays. Parce que c’est le pays qui avait été agressé le 22 novembre 1970 et il y a eu des morts aussi bien à Conakry qu’à Boké, à Gaoual et à Koundara. C’est une histoire qui est connue. Quand nous entendons ‘’victimes du Camp Boiro’’, on se demande qui est victime. C’est le peuple de Guinée qui est victime des traitres, c’est ça la réalité. Comment peut-on s’associer à un ennemi comme l’occident à l’époque et venir agresser militairement son pays ? On ne revient pas sur ces choses parce que nous les avons jugés. Et c’est tout le peuple qui s’est déterminé sur ça. Chacun connait nos positions », a réagi le président d’honneur du PDG-RDA.
Héros pour les uns, tyran pour d’autres, le père de l’indépendance de la Guinée est toujours sujet de controverse, 40 ans après sa mort. Le Décret pris le 16 décembre 2022, rebaptisant l’aéroport international Conakry-Gbessia à son nom a rallumé la flamme de cette polémique.
« Nous sommes choqués de voir que cela fait bientôt trois (3) ans, un édifice public aussi symbolique qu’un aéroport international, porte d’entrée dans un pays se trouve affublé du nom d’un dictateur. C’est pourquoi, l’AVCB a décidé d’introduire une action en justice », confiait fin mai dernier l’avocat des victimes du régime de Sékou Touré. Pour le président d’honneur du PDG-RDA, la Justice est libre de trancher.
« Nous n’avons rien fait de mal dans ce pays sinon que du bien. Que chacun le prenne comme il peut, mais l’histoire jugera. La justice guinéenne est libre de trancher comme elle veut si elle est vraiment juste. Mais les guinéens qui sont morts, ces jeunes gens qui étaient en soirée et qui ont été tués, ceux-ci étaient des guinéens aussi. Alors nous demandons à la justice de réfléchir et de juger comme elle peut. Pour nous, le Camp Boiro est un faux problème, cette Association est nulle et de nul effet. Nous ne lui accordons aucune importance. S’ils ont attaqué la décision à la Cour Suprême, la Cour Suprême n’a qu’à nous convoquer, nous répondrons, on est là », a laissé entendre Elhadj Sanassy Keïta.
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