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Fouta Djallon, « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest” : “la situation est inquiétante” (directeur FAO Afrique de l’Ouest)

C’est de l’euphémisme dire que la végétation du Fouta Djallon, région de la Guinée, est dans un état de dégradation très avancé ces derniers temps.

Une mission conjointe de la FAO, du PAM et de la CEDEAO a fait ce constat amer lors d’une visite effectuée sur les lieux du 26 mai au 2 juin 2024, selon vaticanNews.

La dégradation des ressources naturelles du massif du Fouta Djallon considéré comme « le château d’eau de l’Afrique de l’ouest » serait due aux changements climatiques et aux actions de l’homme.

L’objectif de cette mission conjointe était de renforcer le plaidoyer sur l’importance d’un appui amélioré et adapté à la gestion des ressources naturelles et de l’eau dans le massif du Fouta Djallon où 1165 cours d’eau prennent leur source.

Tirant la sonnette d’alarme, le Directeur Régional de la FAO pour l’Afrique de l’ouest a lancé un appel pour inverser la situation.

D’après Robert Gouantoueu Guei, cette visite de terrain leur a permis de « mieux nous imprégner des menaces encourues, et de souligner l’urgence des mesures à prendre pour sauvegarder ce massif montagneux », a souligné le Directeur Régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest aux médias du Vatican.

La dégradation poussée du massif du Fouta Djallon n’est pas sans conséquence. Les menaces sont plus visibles et parmi elles, il y a : la réduction du couvert végétal, l’accélération de l’érosion du sol, etc…

« La dégradation du massif est très visible. La situation est inquiétante et les conséquences risquent d’être très désastreuses », a averti Robert Gouantoueu Guei dans vaticanNews.

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La dégradation très avancée du massif du Fouta Djallon peut engendrer des conséquences néfastes.

« S’il n’y a pas d’actions fortes pour arrêter cette ‘’ agression ‘’ d’ici une dizaine d’années, ces cours d’eau pourraient s’assécher, et ça serait vraiment catastrophique, d’autant plus que le massif couvre plus de 10 pays de la sous-région. Une telle situation entraînera le déplacement des populations de ces zones touchées. Ces déplacements internes pourraient même susciter des conflits intercommunautaires », a alerté le Directeur Régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest.

Pour sauver le massif de la dégradation dont il est victime, Robert Gouantoueu Guei appelle la FAO, le PAM, la CEDEAO, les Nations Unies et les pays concernés à une synergie d’actions à mener.

Selon lui, des actions sont à mener autour de trois axes :

Au niveau sous régional, une réunion sur la gestion intégrée du massif se tiendra à Lomé, au Togo fin juin 2024. Les conclusions de cette réunion seront transmises aux ministres de l’environnement des pays concernés. Une autre rencontre est prévue au niveau du conseil des Ministres de la CEDEAOqui se prononcera sur les recommandations avant qu’elles ne soient transmises à la conférence des chefs d’États, prévue en décembre 2024.

Une action conjointe des Nations Unies et la CEDEAO est prévue pour trouver les solutions idoines afin de sauvegarder le massif du Fouta Djallon.

De leur côté, la FAO et le PAM vont mener des actions pour mobilier d’autres agences de l’ONU et des bailleurs de fonds pour financer des programmes de développement pour la survie du « Château d’eau de l’Afrique occidentale ».

1 165 cours d’eau prennent leur source dans le MFD et la Dorsale Guinéenne. Le massif abrite les têtes de source et les bassins supérieurs de 7 fleuves partagés par la quasi-totalité des pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment la Gambie, le Niger et le Sénégal et un certain nombre de petits cours d’eau. Il est également l’une des principales sources de réalimentation des eaux souterraines de la sous-région, essentielles pour répondre aux besoins domestiques et agricoles des populations, fait noter VaticanNews.

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