Trois mois après sa nomination, le premier ministre Bah Oury n’a toujours pas déclaré ses biens
Pourtant, le décret ‘’D/2020/072/PRG/SGG portant déclaration d’actifs, de biens ou de patrimoines des personnalités de l’État’’, impose cette obligation au Chef du Gouvernement tout comme ses ministres et autres hauts dirigeants de l’appareil administratif. Pourquoi a-t-il dérogé à cette « obligation » légale ? Bah Oury a répondu à sa façon, déclarant qu’il y a une insuffisance du cadre juridique en la matière.
« Je ne me suis pas opposé au principe. La question de la déclaration des biens est très importante et fondamentale. D’emblée je me heurte à une première préoccupation ; comment évaluer mon patrimoine ? Quels sont les documents qui me permettent de dire voilà ce que je possède ? Et quelle est la valeur ? » s’interroge le chef du gouvernement.
« J’ai hérité de mon père de vastes domaines. Sur quel billet je dirais quelle superficie… Il n’y a pas de documentation jusqu’à présent à ce niveau-là. Donc, cela veut dire que l’administration foncière, au niveau des mécanismes, nous avons encore un chantier extrêmement important pour nous permettre d’évaluer le patrimoine de chacun d’entre nous. C’est un process qui mérite d’être engagé avec les leviers juridiques, de comptabilité et les structures pour que les années à venir quelqu’un qui dit quelque chose ou déclare avoir tel et tel bien, qu’il y ait la possibilité de lui opposer autre chose en fonction des documentations précises. Mais néanmoins, je pourrais le faire, avec des approximations, qui ne permettront pas exactement d’indiquer la valeur du patrimoine que je possède, surtout en ce qui concerne le patrimoine foncier », s’est justifié Bah Oury.