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Libre opinion: Si la presse n’existait pas, si les journalistes courageux n’existaient pas, je ne pense pas que tu aurais survécu à la maison centrale de Conakry en 2009.

La presse que tu combats aujourd’hui, celle que tu anéantis, les journalistes que tu veux faire taire sont ceux qui t’ont sauvé la vie à la maison centrale alors que personne n’osait parler.

Pour te rafraîchir la mémoire, quand Dadis t’a humilié dans son Dadis Show, il a ordonné que tu sois autorisé à retourner au Maroc pour poursuivre tes études.

Mais , Thiegboro a décidé autrement, te qualifiant de narcotrafiquant il t’a arrêté auditionné et te conduisant lui-même à la maison centrale en donnant des instructions au régisseur à ton sujet.

Heureusement, les témoins sont encore en vie. Ils t’ont placé dans une mauvaise cellule où ton père, ex-chef d’état-major des armées, se trouvait déjà.

C’est Saturnin Bangoura, également détenu pour son implication présumée dans le trafic de drogue, qui m’a informé vers 23h en me demandant de faire quelque chose pour que tu changes de cellule, craignant que tu ne supportes pas la situation.

J’ai contacté le chef des détenus, lui faisant croire que tu es mon ami et demandant qu’il te protège car tu es victime d’injustice. Ce dernier m’avait obéis il t’a protégé, il est toujours en prison à la maison centrale.

Le lendemain, j’ai publié un article en tant que directeur de publication du site Ramatoulaye.com, bravant le pouvoir dictatorial de Dadis, car je défends la vérité et combat l’injustice.

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Cet article a permis à ceux qui me faisaient confiance de comprendre que tu étais détenu, bien que des doutes subsistaient. Lorsque l’avocat Maître Abass Bangoura est allé à la maison centrale pour le cas d’Ousmane Conté le fils aîné du président Conté, arrêté pour son implication au trafic international de cocaine également, ce dernier lui a révélé ton cas, que tu es injustement détenu.

Après son entretien avec OC, Me Abass a informé un journaliste du journal indépendant qui a relayé l’information, c’est en ce moment que tout le peuple a été informé de ton incarcération, alors qu’il pensait que tu es déjà au Maroc. Et dès que le général Konaté a pris la tête de la transition, tu as été libéré.

Ta liberté, tu la dois à la presse guinéenne. Si elle n’existait pas, aurais-tu vu ce jour ? Nous ne sommes pas contre ceux qui détiennent le pouvoir, mais nous sommes contre la manière dont vous l’exercez.

Nous sommes contre l’injustice. Nous t’avons défendu quand tu étais faible. Rappelle-toi de ce jour, et sache que tout passe, rien n’est éternel. Ceux qui t’ont injustement mis en prison à la maison centrale sont aujourd’hui là-bas. La presse est l’équilibre entre les gouvernants et les gouvernés.

Le régime de Conté a combattu la presse, emprisonné certains journalistes, mais son règne est révolu et la presse est toujours là. Moussa Dadis Camara est passé, mais la presse guinéenne est toujours là. Alpha Condé est passé, mais la presse guinéenne est toujours là.

Votre pouvoir n’est pas éternel, vous passerez et nous resterons, peut-être pour vous défendre lorsque vous serez détenus à la maison centrale sans jugement, comme nous le faisons pour Kassory, Diané et Damaro, les puissants d’hier qui ont préféré l’ordre à la loi.

Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant

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