Procès du 28 septembre : Youssouf Touré à Me Dinah Sampil « vous avez envoyé des bandits pour me tuer »
Djiwo Bah
Face à face entre Me Dinah Sampil l’un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara et Youssouf Touré qui comparait depuis hier au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry en qualité de témoin dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009.
Ce témoin avait indiqué hier que Me Dinah Sampil avait voulu lui corrompre avec une somme d’argent pour ne pas qu’il vienne témoigner à la barre contre le Capitaine Dadis Camara président de la transitiona u moment des faits.
En prenant la parole ce mercredi 10 janvier 2024, Me Dinah Sampil a tout d’abord indiqué qu’il était malade depuis la semaine dernière et qu’il venait d’ailleurs même de l’hôpital. La raison de sa présence s’explique par le fait que Youssouf Touré a fait allusion à sa personne dans ses explications hier.
« Je suis donc, forcé de venir pour pouvoir éclaircir ces passages là », souligne l’avocat avant d’entamer ses questions.
Alors, monsieur Touré a déclaré ici, qu’il est un administrateur civil. Est-ce qu’il le confirme ?
« comme vous étiez absent hier, je suis content de votre arrivée. Dieu nous a déjà aidé, nous sommes ensemble maintenant », réponds Youssouf Touré.
Après quelques altercations entre les deux ,(témoin et Me Dinah Samuel), le juge Ibrahima Sony2 Tounkara intervient en reposant la question de Me Sampil: est-ce que vous confirmez que vous êtes administrateur civil ?
Touré : « Oui”
L’avocat revient avec une autre question : pourquoi vous avez refusé de vous exprimer en français ?
Témoin : « je ne réponds pas à cette question »
L’avocat revient avec ces termes ‘’ qu’il soit en soit donné acte, qu’un administrateur civil à la barre refuse de répondre pourquoi il ne s’exprime pas en français.
Est-ce qu’il peut expliquer quelle circonstance a amené le parquet à lui citer comme témoin ? est que c’est vous qui êtes allé vers le procureur ou c’est le procureur qui vous a cité ?
« Je ne réponds pas à cette question », réponds Youssouf Touré.
Une réponse que Me Dinah Sampil qualifie d’un deuxième point d’obscurité qui selon lui, si le témoin avait parvenu à éclaircir aboutirait à des contres vérités affirmés par Youssouf Touré.
Il revient encore: monsieur Touré, vous dites que vous êtes venu chez moi et que, c’est Me Keïta qui vous a appelé, c’était en quelle année ?
« c’était en 2023, mais, je ne retiens pas la date, il faut aller à la gendarmerie de Kipé, centre émetteur pour voir la date, il n’ont qu’à aller là-bas c’était même le chef de quartier de Hamdallaye qui nous avait guidé vers la gendarmerie là”, réponds-t-il.
L’avocat : c’est vous qui avez déposé une plainte à la gendarmerie ?
« quand tu as envoyé des gens pour m’attaquer, pour me tuer, Dieu n’a pas accepté, quand tu m’a envoyé le serpent aussi, tu m’a appelé, je t’ai dit, le serpent que tu m’a envoyé, je l’ai tué votre serpent. Vous m’avez répondu He, toi, tu es un homme fort. »
Le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara intervient en rappelant la question de l’avocat: est-ce que c’est vous qui avez porté plainte ?
« quand ils m’ont attaqué monsieur le président, je me suis réunis avec tous les locataires, on est allés chez le chef de quartier, et je ne pouvais pas donner les détails au chef de quartier, j’ai gardé le secret. Comme ils sont venus m’attaquer la nuit, et moi et le voisinage n’a pu dormir, j’ai dit que c’est des bandits et on est parti chez le chef de quartier qui nous a dirigé vers la gendarmerie. Maintenant, et moi, et les voisins, on a porté plainte. J’ai gardé le secret parce que je n’avais confiance à personne. »
Me Dinah Sampil réplique : « moi je ne connais rien », suivie d’une question : Vous avez la copie de cette plainte ?
« il faut que je demande au chef de quartier », réponds Youssouf Touré.
L’avocat revient : n’oubliez pas que vous êtes un administrateur civil et ce n’est pas un chef de quartier qui garde votre copie, ça c’est la première de choses, deuxièmement, qui vous a attaqué ?
« C’est sont vos bandits que vous avez envoyé pour me tuer »
Les Bandits t’avais pris ?
« lorsque tes bandits sont venus, attendez je vais te répondre. »
Après que me Dinah Sampil a enchaîné les questions sans attendre la réponse du témoin, le juge Ibrahima Sony2 Tounkara a intervenu en ces termes : « s’il vous plaît, vous posez des questions comme vous voulez donc, vous laissez le témoin aussi répondre à sa façon. Les réponses, c’est pour le tribunal », précise-t-il.
L’avocat : est-ce que les bandits t’avais pris ?
« Lorsque tes bandits sont venus, ils m’ont braqué l’arme, quand ils sont rentrés, comme il y avait deux chambres dans la maison, d’autres sont rentrés dans l’autre chambre parce qu’ils, étaient nombreux. Il y avait d’autres qui étaient dehors. C’est comme ça que les jeunes ont compris que, j’ai été attaqué.
Les Bandits ont pris mon téléphone, ils ont appelé quelqu’un, je ne sais pas si c’était vous qu’ils ont appelé ou une autre personne. Ils ont dit ne faut pas tuer le gars, amène le colis. Ils m’ont même transformé en colis.
Moi je sortais lorsque que j’ai vu les jeunes de mon quartier en train de jeter les cailloux en disant que les bandits sont rentrés chez monsieur Touré. »
Comment vous su que les bandits ont été envoyés par moi ?
« Lorsque que je suis allé chez toi, j’ai refusé ta proposition de 700 millions, les féticheurs du président Dadis et de Guillaume Soro, ils sont pris la machette derrière moi voulant me tuer, et ce jour là, vous avez même dit : ‘’ne faut pas faire l’affaire là ici, j’ai ma famille en haut.’’ Une d’entre vous m’a promis de venir en face de Tombo , il va me donner de l’argent. Vous m’avez proposé 300 mille pour le frais de mon transport, j’ai refusé, finalement vous m’avez forcé, j’ai pris. Quand je me suis embarqué, je venu jusqu’à Tombo, il y avait un béret rouge qui m’a dit : ‘’ monsieur Touré, il y a un serpent’’ et quand j’ai voulu tourner ma tête, le serpent a voulu me mordre. Et, je suis parvenu à le tuer. Deux minutes plus tard, vous ( Me Dinah Sampil) m’avez appelé.
Je vais dire que c’est vous. Et, c’est pour cela que je vous avais dit que le serpent que tu m’a envoyé, je l’ai tué.
Le même jour, lorsque, je suis rentré chez moi, à 3h du matin les bandits m’ont attaqué, je vais dire que c’est toi. C’est vous Me. »
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